Introduction

« Seules sont vraies les pensées dont le contraire
est également vrai, en son temps et lieu ;
les dogmes indiscutables
sont la plus dangereuse espèce de mensonge. »

Aurobindo, 1975, 44.


En terminant le premier ouvrage sur l'approche tissulaire je notais que la remontée dans le cône conduit progressivement de la plasticité vers la fluidité, la structure devenant moins évidente à percevoir, moins facile à discerner et les fulcrums, du même coup, plus difficiles à établir : « Lorsque la matière dépasse son degré d’atomisation maximum, elle devient vie, et agit et se conforme pour s’adapter au corps de n’importe quel être de l’univers. Quand la matière n’est plus divisible, elle devient un fluide de vie qui s’unit facilement à d’autres atomes, pour devenir une masse de matière vivante pouvant se recristalliser en forme, attribuée par les causes parentes. » (Still, 2003, 264-265).

Remonter dans le cône m'a permis de développer un modèle fondé sur la conscience. Ce fut une grande étape dans ma démarche d'homme et de praticien ostéopathe. Mais, en remontant, je n'ai fait que repousser d'autant les limites de l'horizon, sans trouver de réelles réponses aux questions qui obsèdent le philosophe : qu'est-ce que la conscience, qu'est-ce que le vie, quelle est la cause de tout cela ? Après m'être senti perdu dans celui des perceptions, j'étais maintenant perdu dans l'océan de la conscience. Je ne pouvais demeurer ainsi : en tant qu'homme, en tant que thérapeute, je ressentais l'impérieux besoin de points d'appuis, de fulcrums. Alors, « Comme Colomb, je trouvai du bois flottant sur la surface. Je notai la direction du vent, d’où il venait, et dirigeai mon bateau en conséquence. » (Still, 1998, 76).


D'hier...

Dans cette quête, je me suis logiquement tourné vers Still. Lui aussi s'est intéressé à ces questions. Il en parle souvent, notamment dans le chapitre XI de Philosophie et principe mécaniques de l'osteopathie appelé Biogène. Il y développe des réflexions de nature métaphysique qui ne manquent pas d'intérêt mais nous laissent, elles aussi, dans l'interrogation : « Personne ne connaît le philosophe qui le premier posa la question : ‘Qu’est-ce que la vie ?’ Mais toute personne intelligente s’intéresse à ce problème, désirant au moins connaître une raison tangible pour laquelle on l’appelle ‘vie’ ; savoir si la vie est personnelle ou si elle est organisée de manière telle qu’on puisse la considérer comme principe individualisé de la Nature. » (Still, 2003, 258).

Je me suis alors tourné vers Spencer [1], son mentor qui s'est, lui aussi, particulièrement intéressé à la cause. « Nous ne pouvons penser aux impressions que le monde produit en nous, sans penser qu’elles ont une cause, et nous ne pouvons rechercher leur cause sans nous heurter à l’hypothèse de la cause première. » (Spencer, 1885, 32). Mais finalement, Spencer conclut à l'impossibilité de connaître vraiment le monde dont nous faisons l'expérience, « La matière est aussi absolument incompréhensible dans sa nature intime que l'Espace et le Temps. » (Spencer, 1885, 47). Rejoi­gnant les philosophies orientales traditionnelles, il considère le monde que nous expérimentons comme le reflet d'une autre réalité, pour nous insaisissable : « Les vérités les plus hautes que nous puis­sions atteindre ne sont que des formules des lois les plus com­préhensives de l’expérience que nous avons des relations de Matière, de Mouvement et de Force ; la Matière, le Mou­vement, la Force ne sont que des symboles de la réalité incon­nue. » (Spencer, 1885, 496). Ne pouvant résoudre ce dilemme, Spencer a créé le concept d’Inconnaissable, concluant fina­lement : (Spencer, 1885, 173).« Étant donné que toute tentative de concevoir l’origine des choses est futile, je me contente de laisser la question en suspens, comme un mystère insoluble. »


Reconnaître l’Inconnaissable, c'est concevoir une force qui nous dépasse, qui nous englobe sans doute et dont nous sommes dépendants, mais ne nous empêche nullement de continuer à poser la question de la Cause des causes : « Un pouvoir dont la nature reste pour toujours inconcevable, et auquel on ne peut imaginer de limite dans le temps ou l’es­pace, produit en nous certains effets. Ces effets ont des ressem­blances d’espèce, ce qui nous permet de les classer sous les noms de Matière, Mouvement, Force. » (Spencer, 1885, 496). Quelle est donc cette réalité inconnue et pour Spencer inconnaissable ?
« La force dont nous affirmons la persistance est la Force absolue dont nous avons vaguement conscience comme corrélatif nécessaire de la force que nous connaissons. Ainsi, par la persistance de la force, nous entendons la persistance d’un pouvoir qui dépasse notre connaissance et notre conception. En affirmant la persistance de la force, nous affirmons une réalité inconditionnée sans commencement ni fin. » (Spencer, 1885, 173).

Pour désigner cette Cause, Spencer parle de Force. Dans l’équation Matière, Mouvement et Force, Still, en bon spiritualiste, substitue Esprit à Force. Il écrit dans Autobiographie : « Dieu se manifeste dans la matière, le mouvement et l’esprit. Étudiez soigneusement ses manifestations. » (Still, 1998, 169). Également dans Autobiographie : « Je trouve en l'homme un univers en miniature. Je trouve la matière, le mouvement et l'esprit. » (Still, 1998, 306).
Après l'élaboration du modèle de la conscience, présenté dans le livre 1 d'approche tissulaire, j'ai ressenti la nécessité de substituer Conscience à Esprit, et de paraphraser Still : « Je trouve en l'homme un univers en miniature. Je trouve la matière, le mouvement et la conscience. »

Cela étant, changer le nom, ne nous fait pas connaître davantage. Que nous parlions de Force, d'Esprit ou de Conscience, nous nous retrouvons inéluctablement face à l'Inconnaissable. Entre Esprit ou Conscience et Matière, comment s'effectue la transition ? De la Matière à la Conscience comme le pensent certains? Ou de l'Esprit ou Conscience à la Matière comme le pensent d'autres ?
Faute de trouver des réponses chez nos aînés (je me suis volontairement cantonné à la lignée stillienne), je me suis tourné vers nos contemporains. Les développements récents des domaines physiques et philosophiques nous proposent dans ces domaines des modèles et chemins intéressants, qui valent la peine d'être étudiés et surtout mis en pratique. Voilà le sujet de cet ouvrage.


... À aujourd’hui

J'aimerais évoquer rapidement les principaux auteurs auxquels je me suis référé dans la poursuite de mon chemin à la recherche d'une cohérence. Ils sont nombreux, mais parmi eux, plusieurs émergent comme essentiels. C'est de ceux là que je désire parler.
Edgar Morin [2] m'accompagnait déjà lors de la rédaction du premier ouvrage sur l'approche tissulaire. Il m'a ouvert l'accès aux concepts de complexité et d'hypercomplexité qu'il fonde sur trois piliers : la théorie de l'information, la cybernétique et la théorie des systèmes. Dérogeant au sacro-saint principe du tiers exclu [3], Morin développe également le principe dialogique qui, au lieu d'opposer les contraires, se propose de les faire communiquer, échanger. De là naît une attitude cherchant à englober, rassembler plutôt qu'à séparer. Grâce à Morin, j'ai pu comprendre le désir de globalité de Spencer et de Still, mettre en application le principe selon lequel le regard englobant est le meilleur moyen d'étudier, de penser et de vivre le complexe.

Jean Charon, [4]en développant le modèle d'un univers fondé sur l'Esprit, m'a permis d'oser aborder l'interprétation du monde de « l'autre » point de vue : plutôt que l'observer et conclure que de son évolution naît la conscience, il nous propose le chemin inverse. La conscience crée le monde, y compris le monde physique qui, de ce fait doit être considéré comme vivant. L'évolution du créé permet ensuite à la conscience de prendre conscience de son existence et de se connaître en tant que conscience. Still exprime une intuition analogue dans Biogène : « On dit que 'toute matière est substance vivante'. Nous ne connaissons la vie qu’à travers le mouvement des corps matériels. » (Still, 2003, 265). D'autres que Charon ont émis des hypothèses similaires, mais il s'agit d'un physicien de haut niveau et sa démarche est de nature dialogique : à la fois philosophique, spirituelle et scientifique, elle relie le haut et le bas du cône au lieu de les opposer. C'est une des raisons qui m'y a rendu sensible.

Stéphane Lupasco, [5]diverge, lui aussi, de la pensée aristotélicienne. Il affirme que principes d'exclusion et tiers exclus ne sont que des cas particuliers et propose, au contraire, les logiques du contradictoire et du tiers inclus. Rapporté au concept A versus Non-A, cela signifie que l’absolu n’existe pas et que dans A existe toujours une partie, si petite soit-elle, de non-A (ou une partie de A dans Non-A). De cette logique est issu un modèle faisant naître la matière de l'énergie. Celle-ci crée des systèmes de plus en plus complexes donnant à expérimenter trois matières (physique, biologique, neuro-psychique).


De plus, si, suivant Charon, nous déduisons l'énergie de la conscience, ces matières sont conscientes. Au sein du corps vivant, elles coexistent, chacune possédant des propriétés qui lui sont propres et que nous devrions connaître et respecter lorsque nous nous adressons à elles. Voilà qui initie un autre regard sur le vivant, par bien des points en opposition avec l'approche médicale dite « scientifique », qui ne voit dans le système corporel qu'un ensemble physico-chimique et mécanique et s'adresse à lui comme tel. Le concept de différentes matières, toutes conscientes, a conforté ce qui était présenté et expérimenté dans le livre 1, mais surtout permis de raffiner comportement et techniques thérapeutiques.

Arthur Koestler, [6]enfin, développe le modèle de la holarchie dans lequel il démontre que toute manifestation peut se réduire à une organisation hiérarchique de parties plus simples, les holons. Si l'on applique au holon la propriété de conscience, il devient un « grain de conscience » élémentaire dont les propriétés de base se retrouvent au sein des agrégats de holons ou holarchies. Les propriétés du holon et des holarchies appliquées au modèle de Lupasco lui donnent une amplitude et une pertinence qui m'ont fasciné.

Étudier Lupasco et Koestler avec l'idée qu'ils décrivent (sans le dire) des manifestations de la conscience a été pour moi source d'une extraordinaire progression conceptuelle : j'ai regardé la vie et le vivant à partir d'un autre point de vue, avec souvent l'impression de découvrir un nouveau spectacle. De plus, cette conjonction reste, me semble-t-il, tout à fait en accord avec les concepts essentiels développés par Still. Mieux, elle donne corps à ses intuitions : « À coup sûr, la vie est une substance très subtilement préparée, force animatrice de la Nature, ou encore, force qui anime toute la nature, des univers aux atomes. » (Still, 2003, 267).

Enfin, les descriptions et déductions découlant de ces modèles croisent sans cesse des observations et remarques exprimées par nombres de philosophies traditionnelles, notamment orientales. Tout cela m'a permis de conceptualiser de manière plus précise encore comment vit, agit et réagit une conscience ou un système de consciences et donc d'en raffiner les outils. Enfin, cela m'a permis d'affiner le modus operandi de l'approche tissulaire et de développer des techniques en cohérence avec le modèle.


Scrupules

Pousser la logique de la matière vivante donc consciente m'a, en revanche, conduit dans des voies que je n'aurais pas imaginées, ravivant les scrupules que j'évoquais au début du livre 1 quant à la divulgation de ce que je vivais. Mais la dynamique lancée par la publication du livre 1 ne m'a pas laissé longtemps dans l'expectative. C'est encore le Time binding de Korzybski [7], qui m'a fait passer à l'acte. Il s'agit de la capacité potentielle de chaque génération humaine à commencer (approximativement) là où s’est arrêtée la génération précédente. Elle permet à nos enfants de ne pas avoir à réinventer le feu, la roue, l’eau chaude, les ordinateurs, etc. Mais elle suppose que l'information soit transmise. Ne pas transmettre, c’est interrompre une chaîne, empêcher, ou en tout cas ralentir, un processus évolutif de toute manière inéluctable. D'ailleurs, sans le nommer, Still concevait, lui aussi, le Time binding : « En livrant ces quelques pensées sur notre conception de la vie, nous espérons que l’ostéopathe s’emparera de la question pour pousser plus avant vers la grande source de connaissance, et appliquer ce qui en résultera au soulagement et au confort de l’affligé venant le consulter pour conseil et avis. » (Still, 2003, 168).

Transmettre par l'écrit, enfin, m'apparaît comme un des moyens de transmission les plus fiables. Puisque à chaque transmission se produit une altération, l'écrit offre une source unique et stable (un fulcrum) à laquelle se référer. Ne pouvant empêcher chacun d’altérer l’in­formation qu'il reçoit, il m'apparaît indispensable de fournir un matériau écrit présentant le plus clairement possible ce que je désire exprimer et auquel se référer en cas de doute ou d’incertitude. Je ne puis faire plus, sinon me taire. Mais, ne rien dire laisse une information non transmise et ne donne pas la chance à celui qui voudrait s’en servir de le faire. Je crois que même si elle dérange, faire circuler l’information vaut mieux que la retenir. La vie m’enseigne tous les jours que la rétention de l’information est une source majeure de difficultés.

Restait alors une dernière question : sommes-nous encore dans la dynamique stillienne ? J'ai le sentiment que oui. Certes, Still n'avait pas accès aux auteurs qui ont servi au développement de ce modèle. Mais ses intuitions les rencontrent sans cesse. Je me sens donc dans la continuité de ce qu'il a proposé.


Ce que nous allons faire maintenant

L'ouvrage comporte deux parties. L'objectif de la première est de décrire l'approche tissulaire de façon théorique, mais aussi et surtout d'engager le lecteur vers une autre manière de regarder et d'agir, aussi bien dans son activité de thérapeute que dans sa vie personnelle. La démarche est de nature constructiviste, développant l'idée que la réalité que nous observons ou vivons n'est pas totalement préexistante ou indépendante de nous, mais, au moins partiellement, créée par celui qui la vit ou l'observe, en fonction de ses propres modèles, paradigmes et cartes, explicites et surtout, implicites. Autrement dit, le modèle n'est pas dans la choses observée, mais dans la tête de celui qui observe.

Bien qu'utilisant une démarche de nature scientifique (création d'hypothèse, de modèle, mise en application et vérification), je n'ai pas d'ambition scientifique. Les théories scientifiques évoquées le sont dans un but didactique, pour fournir des exemples analogiques, permettant au lecteur de transposer le modèle dans la situation personnelle ou thérapeutique qu'il rencontre, pour l'amener à créer une nouvelle grille lui permettant de décoder plus efficacement les problèmes qu'il observe.

La seconde partie est centrée sur l'application. Elle montre une manière d'utiliser ces concepts dans la pratique ostéopathique courante. J'y expose les techniques que je pratique, fondées sur la théorie précédemment développée. Je ne désire cependant pas enfermer le lecteur dans un carcan, seulement montrer une manière de faire. À terme, chacun doit développer ses propres outils, dans le cadre et avec l'aide de la cohérence proposée.

Je vous invite donc à un nouveau « parcours découverte » dans lequel nous serons encore bien souvent disciples de Colomb. Bonne traversée.

« Sensations neuves, fortes, et découvertes garanties au cours de cette traversée à la recherche d’une compréhension du vivant ! Les principaux écueils qui s’interposeront et ralentiront notre avancée seront nos propres modèles. Ils organisent en effet notre tissu spirituel, mental, philosophique, corporel, etc. Ils ne se laisseront donc pas modifier ou réduire sans résistance : ' Tout système, selon le principe d’homéostasie, résiste à toute tentative d’altération de lui-même. ' (Watzlawick, 1993, 56). » (Tricot, 2002, 31).


[1] Herbert Spencer (1820-1903). Ingénieur, philosophe anglais, fondateur de la philosophie évolutionniste. Il tente d’élargir le concept évolutionniste développé par Darwin au niveau de la biologie, à tous les domaines des activités humaines, notamment la psychologie, la sociologie, l’éthique, etc. Tout en affirmant le caractère inconnaissable de la nature intime de l’univers, il tente de donner une explication globale de l’évolution des êtres à partir des lois ordinaires de la mécanique. Selon Spencer, le monde se transforme et évolue de l’inorganique vers le biologique, le psychologique et le social : à chacun de ces stades se vérifie la loi de complexité croissante, par l’adaptation de plus en plus précise des fonctions aux conditions changeantes du milieu, par l’intégration toujours plus grande des parties au tout et par la diversification des relations sociales.

[2]Edgar Morin (né en 1921). Sociologue et philosophe, au CNRS depuis 1950. Il y est aujourd'hui directeur de recherche. Enseigne aux Etats-Unis et en Amérique latine. Son oeuvre multiple est dirigée par le souci d'une connaissance non mutilée, non cloisonnée, apte à saisir la complexité du réel, respectant cependant le singulier et l'insérant dans l'ensemble. Bibliographie foisonnante. Parmi ses ouvrages essentiels, les 5 tomes de La Méthode, parus entre 1977 et 2001 : 1. La Nature de la Nature (1977), 2. La vie de la vie (1980), 3. La Connaissance de la Connaissance (1986), 4. Les Idées. Leur habitat, leur vie, leurs mœurs, leur organisation (1991), 5. L'identité humaine (2001), également Introduction à la pensée complexe (1990) et en collaboration avec Jean-Louis Le Moigne, L'intelligence de la complexité (1999).

[3]Tiers exclu : Un des deux principes de base de la logique d'Aristote : une chose est vraie ou fausse, mais il n'y a pas de moyen terme – de « tiers » – entre les contradictoires. L'autre principe est celui de contradiction : il est impossible qu'une chose soit et ne soit pas, simultanément. [4]Jean Edouard Charon (né en 1920). Physicien, ingénieur de l'École Supérieure de Physique et de Chimie, il se spécialise dans les recherches nucléaires, au Commissariat à l'Énergie Atomique de Saclay. En 1959, il s'oriente vers la physique fondamentale et cherche à prolonger les théories d'Einstein, dans un modèle unitaire englobant la description de tous les phénomènes physiques : Théorie de la Relativité Complexe (1977). Parallèlement à ses ouvrages de physique, il publie de nombreux ouvrages philosophiques et s'intéresse à la structure du langage et à la théorie générale de la connaissance : La Connaissance de l'Univers (1961) De la physique à l'Homme (1965), L'Être et le Verbe (1965), L'Esprit cet inconnu (1977), Et le Divin dans tout ça ? (1998). [5]Stéphane Lupasco (1900-1988) : Philosophe d’origine roumaine naturalisé français en 1947. Il a élaboré une vision du monde informée par la physique quantique. Dans Le Principe d'antagonisme et la logique de l'énergie (1951), s’opposant au principe du tiers exclu, issu de la pensée aristotélicienne et fondement de la logique mathématique usuelle, il développe le principe du « tiers inclus » et présente le concept des trois matières. Son essai le plus connu, Les Trois Matières (1960), propose une grille de lecture de phénomènes très divers (physiques, biologiques, mais aussi psychologiques, sociologiques et esthétiques), couvrant l'ensemble du champ de la connaissance. Ouvrages essentiels : L'énergie et la matière vivante (1973), L'énergie et la matière psychique (1974), L'univers psychique (1979), Les trois éthiques (1986).

[6]Arthur Koestler (1905-1983) Écrivain politique, puis vulgarisateur scientifique d'origine hongroise, naturalisé britannique. D'abord militant pour la cause sioniste, puis communiste, il effectue comme journaliste plusieurs séjours en Israël, en URSS, puis en Espagne pour y couvrir le soulèvement militaire. En 1937, il est arrêté par les phalangistes, emprisonné, puis condamné à mort et enfin libéré grâce à un échange d'otages. En 1939, il rompt avec le parti communiste. Cette même année, il est arrêté par la police française comme « suspect politique », relâché, puis de nouveau arrêté, il parvient à s'échapper, gagne l'Angleterre et publie en fin d'année, Le zéro et l'infini, un de ses livres les plus connus. Après la guerre, Koestler milite activement pour la cause sioniste et publie de nombreux articles, notamment dans le Times dont il est correspondant en Israël. En 1954, il quitte l'arène politique et se consacre à la vulgarisation scientifique. En 1965, il publie Le cheval dans la locomotive, en 1978, Janus, ouvrages dans lesquels il présente et développe le modèle holarchique.

[7]Alfred Korzybski (1879-1950), Ingénieur d'origine polonaise qui s'est intéressé à la linguistique et à la psychologie. Il publie en 1921 Manhood of Humanity, en 1924-26, Time binding : The General Theory et en 1933, Science of Sanity. An Introduction to Non-Arestotelian Systems and General Semantics, ouvrage considéré comme la somme de ses idées. La sémantique générale est, elle aussi, un système fondé sur une logique non-aristotélicienne.



Bibliographie

Spencer, Herbert, 1885. Premiers Principes. Félix Alkan, Paris.

Still, Andrew Taylor, 2001. La philosophie et les principes mécaniques de l'ostéopathie. Sully, Vannes, , ISBN : 978-235432-037-9.

Still, Andrew Taylor, 2003. Philosophie de l'ostéopathie. Sully, Vannes, 320 p., ISBN : 2-911074-64-5.

Tricot, Pierre, 2002. Approche tissulaire de l'ostéopathie - Livre 1. Sully, Vannes, 320 p., ISBN : 2-911074-40-8.

Watzlawick, Paul, & Nardone, Giorgio, 1993. L'Art du changement. L'Esprit du Temps, Paris, , ISBN : 2-908206-30-7.

Sommaire

Introduction

1. Indamérique
2. De la conscience à la matière
3. Consciences et systèmes de consciences
4. Évolution
5. Expérience de consciences
6. Les outils de la conscience
7. Dialogue tissulaire
8. Travail sur la lignée ancestrale
9. Technique sur les trajets d'énergie
10. Technique de régression consciente
11. Technique de libération des flux

Conclusion
En guise de postface – Motifs
Annexes
- La naissance et ses étapes
- Listes préparées

Bibliographie
Glossaire
Table des questions et réponses
Table des matières