{tab=Présentation}

Présentation

Mes premiers mois de pratique en kinésithérapie m'ont permis de m’apercevoir que ce que j’avais appris à l’école ne suffisait pas.
Je n’arrivais souvent pas à comprendre les difficultés des patients, notamment ceux présentant des problèmes vertébraux et par conséquent pas à les traiter efficacement. Sur la colonne vertébrale, je m’étais procuré les livres de Raymond Sohier qui m’avaient apporté des éclaircissements vraiment intéressants sur les fonctions et dysfonctions vertébrales et sur leur traitement. Quoi qu’il en soit, je savais qu’à la sortie de l’armée, il me faudrait trouver des formations complémentaires.
À cette époque, Internet n’existait pas et il était peu aisé de trouver de l’information pour s’orienter. J’avais un peu exploré les ouvrages de Kohlrausch (bindegewebsmassage – massage du tissu conjonctif se fondant sur l’organisation métamérique du corps) et de Lavier (micro massage chinois se fondant sur les trajets et les points d’acupuncture chinois), mais je ne savais pas vraiment comment m’orienter.
Libéré de mes obligations militaires, cherchant un travail d’assistant, j’ai rencontré Michel Sanchez, alors kinésithérapeute à Saint-Germain en Laye. Les présentations étant faites et les conditions établies, il a accepté de me prendre comme assistant. À la fin de l’entretien, il m’a demandé si je serais intéressé par la pratique de l’ostéopathie.
L’ostéopathie ? Je n’avais jamais entendu ce nom et ne savais pas de quoi il s’agissait. De ce qu’il m’a expliqué à ce moment, j’ai retenu que cette approche permettait d’être plus efficace dans notre travail de kiné et comme c’était justement ce que je cherchais, j’ai accepté sans hésiter de m’engager dans cette voie.
Il m’a alors donné les coordonnées de Francis Peyralade, co-directeur d’une association appelée AERTK (Association d’étude et de recherche de techniques kinésithérapiques. L’AERTK deviendra en 1982 la SERETO (Société d’étude et de recherche de techniques ostéopathiques). En 1987, un groupe d’enseignant dissident créera le CETOHM (Collège d’enseignement et d’études ostéopathiques Harold Magoun). De ce groupe est issu l’actuel ISO Paris Est.).
Les premiers cours m’ont d’emblée intéressé, notamment les grands points de concept. C’est la première fois que l’on me proposait une manière de concevoir le système corporel vivant autrement que comme une simple juxtaposition d’appareils et de systèmes, avec une cohérence qui m’interpellait.
On me parlait de globalité une idée qui me semblait non seulement cohérente, mais évidente. Même si à l’époque la globalité était essentiellement corporelle, cela contrastait notablement avec ce que j’avais appris en kinésithérapie.
On évoquait également la relation structure/fonction, l’idée de cause à effet, la logique de la circulation des fluides corporels, etc. Tout cela était nouveau pour moi, mais me « parlait » vraiment.
On nous parlait également de Still (1828-1917), le fondateur de l’ostéopathie. Mais avec relativement peu de détails. Il nous paraissait comme un vieux monsieur bien lointain…

{tab=Quatrième de couverture}

Cet ouvrage retrace ici son cheminement depuis sa rencontre avec l’ostéopathie en 1971, alors qu’il était kinésithérapeute. Il découvre alors un univers qu’il ne connaissait pas et des concepts nouveaux sur l’humain vivant qui l’ont immédiatement séduit. Il relate ses premiers stages à une époque où l’ostéopathie débute en France, et comment cela l’a conduit dans des chemins qu’il n’aurait jamais imaginés.
Dans cet ouvrage, il nous décrit ce chemin, il nous parle des auteurs qui l’ont aidé à progresser, de sa rencontre avec Viola Frymann, de sa rencontre avec A. T. Still et de l’ouverture conceptuelle sur l’humain vivant qu’elles ont engagé. Il nous rapporte son engagement dans la traduction des ouvrages de fondateurs de l’ostéopathie et de ses recherches, notamment avec la sémantique générale, pour trouver une base conceptuelle au ressenti et au mécanisme de l’ostéopathie.

Il rapporte également les grandes difficultés, notamment dans la palpation crânienne, qui l’ont longtemps limité dans sa pratique et comment les solutions qui se sont présentées ont bien souvent ouvert sur d’autres questions.

Cet itinéraire est, par définition, personnel, mais les difficultés, réflexions, questions qu’il évoque croiseront très certainement en de multiples occasions celles rencontrées par d’autres ostéopathes. Il désire nous faire comprendre que l’ostéopathie n’est pas simplement un métier comme un autre, mais une activité au service de nos congénères humains qui engage toute la personne de celle ou celui qui la pratique.

Cet itinéraire a donné naissance à ce qu’il a appelé approche tissulaire de l’ostéopathie une manière de concevoir l’humain vivant et de le traiter à la lumière des concepts de l’ostéopathie. Voilà donc aussi un bon moyen de mieux connaître tout ce que recouvre ce modèle.

{tab=Table des matières}

1. Tout commence
Pour eux en 1964…
Pour moi, en 1971
Expérimentation
Recherche, développement personnel

2. La voie des traductions
La dimension spirituelle
Becker et Chetanananda
Becker et le divin
La tranquillité
Expériences médiumniques

3. Des traductions, mais des lectures aussi…
Alfred Korzybski et la sémantique générale
Ce que m’a apporté Korzybski
Edgar Morin et la pensée dialogique
Jean Charon et la spiritualité dans la matière
Stéphane Lupasco, le principe de tiers inclus et les trois matières
Arthur Koestler, le holon et la holarchie

4. La palpation (Sentir bouger)
La voie des fascias
Interaction de type matériel – objectif
Comprendre l’énergie
Les ballons
La palpation (Interagir)

5. Philosophie cellulaire
Les tissus savent
La cellule, une conscience
Le système corporel, agrégat de consciences
Le cas ostéopathique de M. Ducoin

6. Un modus operandi
Données du problème
Trois phases
Phase 1 : un système communicant
Phase 2 : l’harmonisation mécanique des tissus du corps
Phase 3 : chercher, trouver, libérer les zones de rétention

7. Les « outils » de la conscience
L’attention
L’intention
La présence

8. Globalité – complexité
Abstraction et cône
Plus loin dans la globalité
La technique sur les flux relationnels
Où est le fulcrum ?
Plus loin avec la régression consciente
D’autres traductions

9. Être ostéopathe
Être diplômé, est-ce vraiment être ostéopathe ?
Fragmentation

10. Les limites de l’ostéopathie
Des limites pas si nettes que cela…
Démarche personnelle
Des limites qui se repoussent
Les limites du patient

Pour conclure
Bibliographie
Glossaire