Itinéraire d'un ostéopathe
Pierre Tricot DO
Editions Sully ISBN : 978-2-35432-243-4
Une introduction à l'approche tissulaire de l'ostéopathie
1971. Jeune diplômé en kinésithérapie, mes obligations militaires restaient à satisfaire. Versé dans le service de santé des armées, après mes classes, j’ai été envoyé en Allemagne où, à cette époque, étaient encore stationnées des troupes françaises. J’ai eu la chance d’être muté à l’hôpital militaire français de Trèves et d’être attaché au service de physiothérapie pour remplacer le titulaire qui avait terminé son temps.
Pendant neuf mois, j’ai pu exercer l’activité de kinésithérapeute. Je me suis vite aperçu que ce que j’avais appris à l’école ne suffisait pas. Je n’arrivais souvent pas à comprendre les difficultés des patients, notamment ceux présentant des problèmes vertébraux et par conséquent pas à les traiter efficacement.
Présentation
Présentation
Mes premiers mois de pratique en kinésithérapie m'ont permis de m’apercevoir que ce que j’avais appris à l’école ne suffisait pas.
Je n’arrivais souvent pas à comprendre les difficultés des patients, notamment ceux présentant des problèmes vertébraux et par conséquent pas à les traiter efficacement. Sur la colonne vertébrale, je m’étais procuré les livres de Raymond Sohier qui m’avaient apporté des éclaircissements vraiment intéressants sur les fonctions et dysfonctions vertébrales et sur leur traitement. Quoi qu’il en soit, je savais qu’à la sortie de l’armée, il me faudrait trouver des formations complémentaires.
À cette époque, Internet n’existait pas et il était peu aisé de trouver de l’information pour s’orienter. J’avais un peu exploré les ouvrages de Kohlrausch (bindegewebsmassage – massage du tissu conjonctif se fondant sur l’organisation métamérique du corps) et de Lavier (micro massage chinois se fondant sur les trajets et les points d’acupuncture chinois), mais je ne savais pas vraiment comment m’orienter.
Libéré de mes obligations militaires, cherchant un travail d’assistant, j’ai rencontré Michel Sanchez, alors kinésithérapeute à Saint-Germain en Laye. Les présentations étant faites et les conditions établies, il a accepté de me prendre comme assistant. À la fin de l’entretien, il m’a demandé si je serais intéressé par la pratique de l’ostéopathie.
L’ostéopathie ? Je n’avais jamais entendu ce nom et ne savais pas de quoi il s’agissait. De ce qu’il m’a expliqué à ce moment, j’ai retenu que cette approche permettait d’être plus efficace dans notre travail de kiné et comme c’était justement ce que je cherchais, j’ai accepté sans hésiter de m’engager dans cette voie.
Il m’a alors donné les coordonnées de Francis Peyralade, co-directeur d’une association appelée AERTK (Association d’étude et de recherche de techniques kinésithérapiques. L’AERTK deviendra en 1982 la SERETO (Société d’étude et de recherche de techniques ostéopathiques). En 1987, un groupe d’enseignant dissident créera le CETOHM (Collège d’enseignement et d’études ostéopathiques Harold Magoun). De ce groupe est issu l’actuel ISO Paris Est.).
Les premiers cours m’ont d’emblée intéressé, notamment les grands points de concept. C’est la première fois que l’on me proposait une manière de concevoir le système corporel vivant autrement que comme une simple juxtaposition d’appareils et de systèmes, avec une cohérence qui m’interpellait.
On me parlait de globalité une idée qui me semblait non seulement cohérente, mais évidente. Même si à l’époque la globalité était essentiellement corporelle, cela contrastait notablement avec ce que j’avais appris en kinésithérapie.
On évoquait également la relation structure/fonction, l’idée de cause à effet, la logique de la circulation des fluides corporels, etc. Tout cela était nouveau pour moi, mais me « parlait » vraiment.
On nous parlait également de Still (1828-1917), le fondateur de l’ostéopathie. Mais avec relativement peu de détails. Il nous paraissait comme un vieux monsieur bien lointain…