La conception de l'être vivant en tant qu'unité insécable comprenant le corps, l'esprit (de raison) et l'esprit (de vie) est au cœur de la philosophie ostéopathique que le Dr A. T. Still a développé à la fin du XIXe siècle.
Interface
relève les idées fondamentales de Still et les met en lumière en les rapprochant des points de vue d'autres grands chercheurs d'hier et d'aujourd'hui.
L'ouvrage synthétise alors la compréhension scientifique actuelle pour tenter d'expliquer les mécanismes par lesquels le corps, l'esprit de raison et l'esprit de vie sont mutuellement connectés, concevant ainsi un modèle pour l'approche ostéopathique de la guérison.

« La lecture de cet ouvrage constitue un merveilleux périple dans l'esprit profond de l'ostéopathie. Passionnant, il éveille chez le lecteur la splendeur de la totalité. Le Dr Lee soulève un voile qui, pendant près d'un siècle, a caché l'essence de l'ostéopathie. » - James S. Jealous, DO

« Paul Lee revisite la philosophie de l'ostéopathie à la lumière des connaissances actuelles, redécouvrant par là un essentiel perdu par les interprétations du XXe siècle, la signification de l'esprit de vie et son interface avec le corps. Interface élargit notre compréhension de la philosophie ostéopathique : voilà une lame de fond qui emportera l'ostéopathie du XXIe siècle. » - Nicholas Handoll, DO, MSCC

« Dans Interface, Paul R. Lee reprend les fondamentaux de Still et les confronte aux recherches les plus récentes qui tentent d'associer esprit, mental et matière vivante, au lieu de les dissocier. Cela donne un ouvrage passionnant, réconciliateur et qui nous autorise, enfin, à ne plus rougir de nos concepts. Sa lecture et sa traduction m'ont passionné et persuadé que nos concepts sont innovants et préfigurent sans doute ce que sera la médecine de demain. Un bain de jouvence. » Pierre Tricot DO, traducteur


Introduction

Les raisons conduisant les étudiants à s’orienter vers la médecine ostéopathique sont multiples et variées. Certains y viennent parce qu’un parent ou un grand-parent était docteur en ostéopathie (DO). D’autres y viennent pour trouver des moyens alternatifs à la pratique médicale allopathique. D’autres encore ressentent le désir d’offrir aux gens ce que seule l’ostéopathie peut leur offrir. Je suis entré dans cette profession parce que je voulais pratiquer la médecine mais que je n’étais pas admissible dans un collège de médecine allopathique. Cependant, en tant que visiteur médical, je m’étais rendu compte que la plupart des médecins de ma liste de contacts dont le nom était suivi de la particule DO, avaient une attitude différente de ceux dont le nom était suivi de la particule MD.

Ainsi, lorsque certains praticiens ostéopathes de ma circonscription me proposèrent d’appuyer ma candidature pour entrer au collège de médecine ostéopathique de Kansas City, je sentis que ma prière pour devenir médecin avait été entendue. Elle fut exhaussée d’une manière très particulière parce que je voyais la possibilité d’être un praticien prenant directement soin de ses patients et collaborant avec eux à l’amélioration de leur santé. Ainsi, bien que ne sachant pas exactement ce qu’était un DO, je savais que j’avais finalement trouvé ce que je cherchais. Une autre surprise a été la quantité de temps qu’il m’a fallu pour comprendre, et la constatation que ma compréhension n’a cessé de s’améliorer et continue de le faire, aujourd’hui encore, alors que j’écris ces lignes.


Qu’est-ce donc que l’ostéopathie ?

J’ai entrepris les études médicales avec un énorme appétit et c’est grâce à cela que j’ai réussi en tant qu’étudiant. Mais au moment du diplôme, je ne savais toujours pas ce qu’était un DO. À ce moment de l’histoire du collège de médecine ostéopathique de Kansas City, par un caprice du sort, existait une évidente lacune dans l’enseignement des principes et de la pratique ostéopathiques. Cette année-là, celle de ma formation de base, l’administration n’avait pu trouver d’enseignants pour cette discipline, de sorte que mon interrogation « Qu’est-ce qu’un DO » demeura quasiment sans réponse. Je savais qu’il me fallait faire craquer une nuque ou un dos s’il y existait quelque part une restriction responsable de symptômes. Je savais également que je pouvais le faire avec facilité, sans avoir besoin de recourir à la violence et sans blesser le patient. Mais, sans le lien avec les principes ostéopathiques, je ne comprenais pas pourquoi il fallait appliquer la technique, si ce n’est pour soulager la douleur. J’ignorais également tout de l’origine de l’idée ostéopathique. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi existaient deux professions médicales séparées bien qu’équivalentes. La suite des études et des entraînements au cours de mes années de clinique ne m’apporta aucun discernement ostéopathique.

Evolution personnelle

Lorsque j’ai commencé à travailler, je me suis trouvé confronté à beaucoup de patients souffrant du dos, de la nuque, de maux de tête, ou encore de dysfonctions dans les membres ou dans la sphère viscérale. L’expression « trouve-le, libère-le et laisse-le tranquille, » demeurait pour moi comme un trou noir et je me rendis compte qu’il me fallait en apprendre davantage à son propos. Je désirais arriver à percevoir ce qui n’allait pas et être capable de le corriger. Je voulais comprendre les mécanismes de la dysfonction. C’est alors que J. Scott Heatherington me fit connaître la technique manipulative du strain-counterstrain qui, à mes yeux, sembla magie pure. Comment une mobilité pouvait-elle être rétablie et une douleur soulagée en maintenant simplement la position d’une partie du corps pendant 90 secondes ? La fascination envers cette modalité me tint fort longtemps − plusieurs années, jusqu’à ce que je découvre l’ostéopathie crânienne. Comme il est indiqué sur une brochure de la Chambre de Commerce du Colorado à propos de la spectaculaire région montagneuse du conté de Chaffee : « Voilà vraiment le Colorado ! », je sus que j’avais trouvé l’ostéopathie lorsque je découvris le concept crânien. À moi-même, je pus dire : « Ça y est, voilà vraiment l’ostéopathie ! » J’étais arrivé à la montagne !


Que signifie ce que je perçois ?

Mais je ne comprenais toujours pas. Je me demandais ce qui faisait cette marée que je pouvais percevoir et comment je pouvais percevoir à l’intérieur du corps, alors que mes mains étaient à la surface. Que se passait-il sur le plan biochimique ? La biochimie avait été la « religion » de ma vie d’étudiant, dans mon cours de physiologie et de biochimie comparée. Elle prouvait à mes yeux l’existence de Dieu, celle d’un plan universel, de répétitions de fonctions que je pouvais identifier à tous les niveaux, du biochimique, à l’astronomique. À cette époque, Watson et Crick venaient juste d’élucider la structure de l’ADN et les ribosomes venaient d’être découverts comme éléments convoyeurs d’un plan d’assemblage protéique. Au niveau de la physiologie cellulaire, ce sont les mécanismes de la vie. Ils représentent la force vitale tout comme un discours animé, une danse gracieuse, une pensée brillante expriment la vie de l’ensemble d’un individu.

Existe-t-il un lien entre pensée et biochimie ?

Une autre série de questions vint frapper mon esprit : comment fait la pensée pour se manifester dans la parole, dans le mouvement ou dans une autre pensée ? Dans cette affaire, la pensée peut-elle créer la santé ? Si la manipulation est génératrice de santé, comment cela se fait-il ? Y a-t-il une réponse dans la biochimie ? Qu’est-ce qu’un still-point ? Comment peut-il permettre une transmutation ? Et une transmutation, qu’est-ce que c’est ? Et, finalement, qu’est-ce que l’ostéopathie ?



La pensée de Still, vraiment novatrice

Toutes ces questions m’amenèrent à me tourner vers la source de tout cela, Andrew Taylor Still, MD, DO. Suivant la suggestion du Dr Heatherington, je décidai de postuler pour un poste d’internat en médecine manipulative ostéopathique à Kirksville. Là, je rencontrai l’essence du Dr Still. Aujourd’hui, je continue de creuser sa pensée à la recherche d’une plus grande compréhension. Quelle richesse d’informations ! Quelle perspicacité ! Que de concordances avec les pensées d’autres grands penseurs, anciens et modernes ! Quel dommage pour la profession qu’il a fondée de n’avoir pas su saisir l’essence de sa pensée ! Même lorsqu’il était encore envie, beaucoup, hélas, n’ont pas su embrasser sa philosophie. L’ostéopathie a toujours été très en avance sur son temps. C’est encore vrai aujourd’hui. Mais de nos jours, un bien plus grand nombre de gens sont impatients d’entendre le message de Drew Still.

Se reconnecter à la source

Le niveau de conscience de la culture occidentale semble autoriser, sinon réclamer, une reconnexion avec l’esprit, ce qu’elle a refusé pendant des siècles. Aux questions les plus essentielles, la science c’est jusqu’à maintenant contentée de fournir des réponses mécaniques. Mais la physique moderne démontre aujourd’hui que mysticisme et mathématiques se mêlent. Les deux disciplines produisent des solutions similaires. La non-localité, un principe de physique moderne, explique nombre de phénomènes relatifs à l’esprit jusqu’alors inexplicables : le pouvoir de la prière, la psycho-kinésie, la précognition, pour n’en citer que quelques-uns. Celui qui l’examine objectivement ne peut s’empêcher de remarquer que l’esprit renferme des aspects éminemment pratiques. L’Esprit est réel, c’est une substance palpable. La marée est une manifestation de l’esprit de vie. Grâce à nos mains, nous pouvons travailler directement avec lui. Voilà qui est foncièrement pratique. Pour moi, un peu de mystère a commencé à se dissiper sur ce que j’avais compris de l’esprit dans le contexte de la religion.

Le Dr Still avait compris que l’esprit persiste après la mort. Avec ses voisins, spiritualistes et swedenborgiens qui, dans les années 1850, avaient fondé la ville de Lawrence dans le Kansas, il tenait des séances. Ils arrivaient du Massachusetts en chariots bâchés pour faire en sorte que le Kansas soit un état libre, et non pas esclavagiste. Ces populations à l’esprit ouvert et en recherche, offrirent à Drew Still le contexte de pensée dont il avait besoin pour développer sa philosophie. 1 Still était convaincu de la perfection de la création − de la perfection de la structure et de la fonction du corps humain. Ils savait qu’il pouvait travailler avec la structure pour améliorer la fonction. Il était convaincu que ses idées se fondaient sur des vérités essentielles manifestées dans la nature, de laquelle il tenait son inspiration.


Intégrer l’esprit à notre pratique

Aujourd’hui existe un grand regain d’intérêt pour de telles questions, c’est-à-dire, l’intégration de l’esprit aux autres aspects de la vie. L’ostéopathie peut nous fournir le contexte nécessaire à une telle intégration. L’ostéopathie de Still, c’est l’esprit en action. La guérison survient parce que l’esprit donne l’impulsion. Chacun peut le sentir dans ses propres mains, au moment où il perçoit le mécanisme respiratoire primaire. C’est ce mécanisme qui lutte pour libérer le tissu qui ne parvient pas à manifester la santé ; il amène ce tissu à se synchroniser aux autres tissus ; alors, il s’apaise et finalement, reprend une fluctuation facile et aisée, celle de la santé. Voilà comment survient la guérison. L’action de guérison est palpable.

La guérison survient, avec ou sans diagnostic médical. S’il existe une composante structurelle à un processus de maladie, et il y en a inévitablement une, elle peut être abordée par le traitement manipulatif ostéopathique. Le traitement manipulatif ostéopathique peut parvenir ou non à guérir le processus maladif, mais, au minimum, il permettra d’améliorer le niveau de fonctionnement de l’organisme, suffisamment pour l’amener à un nouvel équilibre avec la perturbation de fonction associée au processus maladif. Le nouvel équilibre peut améliorer ou même complètement dissiper les symptômes et les signes de la maladie.

Recruter les forces de guérison

Grâce au traitement manipulatif ostéopathique, nous négocions avec les forces de guérison, pas avec le nom de la maladie. Cela ne veut pas dire que le nom de la maladie soit sans importance, ni que les mécanismes de la pathologie doivent être réfutés. Et cela ne signifie pas non plus que le diagnostic structurel exact de la dysfonction somatique soit sans intérêt.

Pour promouvoir la santé, le Dr Still recommandait de visualiser l’anatomie normale. Le traitement manipulatif ostéopathique introduit la santé en fonction de l’aptitude du praticien à visualiser comment serait la perturbation dans les tissus en cas de santé. Si nous savons ce qui ne va pas − ce qu’est la pathologie −, alors nous avons l’endroit où commencer. Mais nous ne traitons pas ce qui ne va pas. Nous traitons en rétablissant la perfection originelle, celle qui accompagnait chacun de nous à son entrée dans le monde matériel. C’est grâce à la connaissance de l’original que nous pouvons ré-ordonner la déformation et lui permettre de revenir à la perfection originelle. Nos images deviennent alors les éléments clés de notre réussite. Notre système nerveux réfléchit ces images et le patient les reçoit à travers nos mains et nos pensées. Le champ morphogénétique est là, en tant que référence, l’eau en tant que médiateur, et le tissu conjonctif piézo-électrique est prêt à recevoir. Ces concepts sont étudiés en détails dans le cours de ce livre.


Flux et reflux des liquides interstitiels

La grande contribution de William Harvey à la science du dix-septième siècle fut de décrire le flux sanguin comme circulant dans les vaisseaux de manière continue et à sens unique, ce qui s’opposait à la notion populaire de l’époque selon laquelle le sang nourrissait les tissus grâce à un mouvement de flux et de reflux. La grande contribution de William G. Sutherland à la science du vingtième siècle fut de décrire l’activité métabolique résultant de cette mise à disposition de nutriments à sens unique comme dérivant d’une fluctuation de flux et de reflux dans les liquides interstitiels et les cellules au lieu de la notion populaire selon laquelle ces nutriments seraient mis à disposition par la seule distribution sanguine.

Une fluctuation respiratoire, proclame Sutherland, ordonne l’activité métabolique de la délivrance des nutriments et de la dispersion des déchets. C’est un processus organisé et non pas le hasard qui détermine les activités biochimiques de la cellule et de son environnement. Les tissus qui réalisent cette organisation sont les tissus conjonctifs. Avec l’eau en tant que médiateur, les éléments fibreux de la cellule et du liquide interstitiel procurent les moyens par lesquels le système opère biochimiquement et bioélectriquement. Même les canaux lymphatiques se synchronisent à ce comportement oscillatoire du système tissulaire matriciel.

Esprit de vie et fluctuation

Pour déclarer l’esprit responsable de cette oscillation à rythme indépendant, de type respiratoire, palpable, Sutherland se réfère à la Bible et au Dr Still. Ces activités palpables sont des mécanismes de l’esprit. Tous les tissus y participent. Elles sont fondamentales à la vie. Un jour ou l’autre, la découverte de Sutherland recevra la reconnaissance qu’elle mérite, elle sera reconnue, au même titre que celle d’Harvey, comme une des plus grandes découvertes de tous les temps dans le domaine de la physiologie.

L’affirmation de Sutherland selon laquelle un phénomène de flux et de reflux sous-tend le métabolisme, n’est pas seulement issue d’extrapolations dérivées des idées et des textes de Still ; elle se fonde également sur de la connaissance obtenue à partir de recherches et d’expériences cliniques effectuées au départ sur sa propre tête, puis sur ses patients et sur ses étudiants. Une telle connaissance supplante tout besoin de preuve scientifique quant à l’existence du phénomène parce qu’elle est, par elle-même, en elle-même, la preuve de son existence. Au-delà d’une observation basique par la palpation, la preuve scientifique n’est qu’un outil, nécessaire pour démontrer comment, quand et pourquoi elle se produit et non pas destiné à savoir si elle existe. La science démontre la réalité d’un phénomène à ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’observer directement ce phénomène particulier grâce à quelque mesure objective. Mais pour ceux qui ont observé directement le phénomène, la preuve scientifique n’est pas nécessaire.


La maladie, plus qu’un simple phénomène physique

Mon désir de comprendre la philosophie et la pratique ostéopathiques m’a mené dans une expédition longue et fort diverse. Tout d’abord, ma formation biochimique forgea en moi le désir de diagnostiquer la maladie à la manière d’un spécialiste allopathe. Mais je me rendis rapidement compte que le modèle de la seule médecine concernant la maladie limitait ma capacité à étendre ma conception au-delà des manifestations physiques de la maladie. Il était clair à mes yeux que la plupart des maladies étaient générées par des processus d’origine émotionnelle et mentale, exigeant pour être compris du praticien, une conception de la condition humaine dépassant largement ce que la simple évaluation physique permettait d’embrasser.

Le processus de découverte me rendit fervent avocat de l’ostéopathie. Comme un fumeur repenti se fait défenseur de l’air pur, je passais de l’état de praticien catégorisant ses patients par leur maladie à celui de praticien observant le potentiel de leur corps à se guérir. Je me demandais ce qui se produisait sous mes mains et qui me permettait de sentir le moment où la guérison survenait. En termes scientifiques, quel mécanisme au sein des tissus explique le phénomène palpable ? Pourquoi les tissus endommagés sont-ils ressentis comme indurés, de mauvaise qualité et réticents au mouvement ? Pourquoi ses tissus deviennent-ils immédiatement souples et mobilisables après un traitement manipulatif ostéopathique ? Qu’est-ce que la guérison comparée à une simple remédiation ?

Des questions, encore des questions

Alors que ces questions concernant les mécanismes physiques se produisant dans les tissus emplissaient ma tête, un autre ensemble de questions tournoyait avec une égale force : puisque la médecine ostéopathique semblait offrir de tels avantages, comment se faisait-il que tant de patients ne puissent profiter de son aide ? Quelles forces empêchaient tant de gens ayant manifestement besoin de traitement manipulatif ostéopathique d’en recevoir ? Pourquoi les femmes enceintes et les nouveaux-nés ne recevaient-ils pas ce type de traitement de manière routinière ? Pourquoi les patients chroniques ne pouvaient-ils recevoir massivement ce type de traitement ?

Alors que la médecine allopathique montre sa plus grande puissance dans sa capacité à établir des diagnostics pathologiques dans les conditions médicales et chirurgicales aigües, la médecine ostéopathique procure un cadre pour approcher différemment les soins à long terme et pourrait très bien s’intégrer à la médecine d’urgence. Je découvris que les succès de la médecine allopathique, bien que spectaculaires, nécessitaient l’approche complémentaire que la médecine ostéopathique pouvait apporter au chevet du malade.


La santé n’est pas une question de statistiques

La plus grande contribution de la médecine ostéopathique à la santé de la société, ne vient pas de l’examen de moyennes statistiques, ni de l’application de critères reconnus à une personne, mais au contraire, d’un examen attentif de ce que disent les tissus de cette personne à la capacité diagnostique palpatoire du praticien à ce moment-là de sa vie. Les altérations de la santé répondent à un examen attentif et à un traitement adapté à ce qui est spécifiquement trouvé chez la personne plutôt qu’à quelques mesures hasardeuses, fondées sur des statistiques de populations.

L’une des plus grandes caractéristiques des succès de la médecine ostéopathique, c’est le soin donné par le médecin à son patient. Ce soin émane directement de l’attention que le praticien ostéopathe accorde à ce patient particulier, dans le but de réaliser son traitement palpatoire. Le DO trouve la santé dans les corps individuels et favorise son expression. Voilà l’avantage dont tous les patients devraient pouvoir bénéficier.


Présentation de l’ouvrage

Ce livre est destiné aux partisans des considérations philosophiques de la médecine ostéopathique. Il se fonde sur la science et l’expérience clinique, dans le but de préserver l’originalité et la viabilité de notre profession. Dans ce but, la logique de cet ouvrage propose :
1/ une revue de la littérature médicale et scientifique venant supporter
2/ un nouveau modèle étendu de la philosophie ostéopathique, avec
3/ une réinterprétation de la philosophie de Still et
4/ une revigoration de la raison d’être de la profession médicale ostéopathique.

Ce livre exprime mon travail pour satisfaire la signification de « DO » telle que l’interprétait le Dr Still pour ses premiers diplômés : « Dig On. »

Dans ce livre, j’explore la philosophie de la médecine ostéopathique à partir des perspectives de sa science et de son art. Dans le premier chapitre, je représente de manière un peu détaillée la philosophie que nous a transmise Andrew Taylor Still, MD DO et dans les chapitres deux et trois, j’explore les témoignages fournis par d’autres penseurs ou auteurs qui viennent la supporter. Puis, dans le chapitre quatre, je présente la preuve scientifique pour un nouveau modèle de la science, de l’art et de la philosophie de la médecine ostéopathique, résumé dans le chapitre cinq. Dans l’appendice 1, je liste, en termes actuels, les hypothèses de base de la philosophie stillienne, telles que je les comprends aujourd’hui. La profession peut réussir en étant proactive par rapport à ce qui fait son originalité. Laisser cela entre d’autres mains ne peut que nous nuire et empêcher les patients d’accéder à une approche originale de la santé leur permettant d’obtenir un soulagement qu’ils ne pourraient obtenir autrement.

La rédaction de cet ouvrage m’a conduit à une meilleure compréhension sur la manière dont fonctionnent les choses, ostéopathiquement, physiologiquement et spirituellement et j’espère que le lecteur pourra tirer quelque bénéfice de sa lecture, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel.


L’auteur

Robert Paul Lee, DO, a grandi et a suivi sa scolarité dans les lieux mêmes où Andrew Taylor Still, MD, DO, reçut les révélations qui le conduisirent au développement de la médecine ostéopathique.

Des années avant de connaître l'existence de Still et de la médecine ostéopathique, il s'asseyait au sommet du mont Oread, à l'université du Kansas, contemplant vers l'est la large vallée, celle-là même où Still apprit la médecine sous la tutelle de son père à la mission des Indiens Shawnee de Wakarusa.

Après avoir mené de brillantes études en biochimie et en physiologie, il s'inscrivit au Collège de Médecine Ostéopathique de Kansas City et termina son internat à l'hôpital de Columbus, dans l'Ohio.

Il s'intéressa ensuite au traitement médical ostéopathique des problèmes relatifs à la structure-fonction et termina un internat en médecine manipulative ostéopathique au Collège de Médecine Ostéopathique de Kirksville.

Puis, il s'installa à Portland, dans l'Oregon, pour travailler dans le département de services ostéopathiques de l'hôpital d'Eastmoreland dont il devint finalement le directeur.

Il pratique aujourd'hui à Durango, dans le Colorado.

Lee a également suivi les cours de l'Académie Américaine d'Acupunture.

Il est actif au sein de l'Académie Américaine d'Ostéopathie et a fait partie de la commission de gouverneurs, du comité de recherche Luisa Burns, et du comité des publications.

Il a également été membre du conseil des directeurs de la Cranial Academy et de la Cranial Academy Foundation.

Lee détient un certificat de compétence de la Cranial Academy et tient un poste de chercheur au sein de l'American Academy of Osteopathy.

Il est diplômé de l'American Osteopathic Board of Special Proficiency in Osteopathic Manipulative Medicine et de l'American Board of Medical Acupuncture.


Sommaire

Préface

Introduction

Remerciements

CHAPITRE 1 : A.T. STILL : L'HOMME ET SA PHILOSOPHIE

I. La définition moderne de l'ostéopathie et la définition de Still

A. Définition moderne

B. Définition simplifiée de Still

C. Origine de l'ostéopathie

1. Médecine scientifique et rationnelle

2. Commencement

3. Éducation frontalière

4. La guerre de Sécession et le chagrin de Drew

5. Construction de l'Homme

6. Still forge le mot " Ostéopathie "

D. Dysfonction somatique : la profession définit les termes

1. Soma et viscère

2. Traitement manipulatif ostéopathique

3. Diagnostic palpatoire ostéopathique

II. Regard plus profond sur l'ostéopathie

A. Still, le mal compris

1. Retombées professionnelles

2. Comprendre StillB. Un concept abandonné : le biogène

1. Qu'est-ce que la vie ?

2. La vie investit la matière

3. La vie est mouvement

4. Céleste et Terrestre

5. L'humain est trin

6. Forme et Mouvement

7. La vie est Esprit

C. Esprit et Ostéopathie

1. L'esprit, un fondamental

2. Étude du véritable homme spirituel

3. Esprit opposé à religion

D. Dérivés d'Esprit (organisateur), Matière et Mouvement

1. Holisme

2. Santé

3. La maladie, un effet

4. La guérison met en pratique la loi Divine

5. La guérison grâce à la Nature

6. La Nature est parfaite

7. L'homme, la machine

8. Ajustez les parties de la machine

9. Remèdes propres au corps

10. Fascia

11. Nerfs et sang

12. Les lymphatiques

13. Liquide céphalo-rachidienE. Opposé aux drogues

F. Qu'est-ce qu'un ostéopathe ?

III. Résumé

CHAPITRE 2 : ÉLUCIDER A. T. STILL

I. Première définition de l'ostéopathie

A. Les associés de Still

B. La vision de Hulett quant à l'origine des concepts de Still

1. L'ostéopathie découle d'une théorie de la vie

2. Matière et vitalité

3. Forme et fonction

4. Holisme

5. La guérison se génère de l'intérieur

6. Biogène : le premier produit de la vie

7. Équilibre changeant

II. Autres auteurs, autres paradigmes

A. Emmanuel Swedenborg - l'esprit s'investit dans la Matière

1. L'âme crée la forme

2. L'esprit s'investit dans la matière

B. Médecine traditionnelle chinoise - Qi

C. Indigènes américains - Le sans-forme dans la forme

D. Rupert Sheldrake - Les champs morphiques

E. Benoît Mandelbrot - Géométrie fractale

F. Max Planck - La mécanique des quanta

G. Larry Dossey - Médecine d'éternité

H. David Bohm - Ordres implicite et explicite

I. William Tiller - Espace de particules et espace d'ondes

III. Résumé pour Esprit [organisateur], Matière et Mouvement

IV. La clairvoyance et le spiritualisme de Still

A. Points de vue modernes sur la clairvoyance

1. Karl Pribram et la clairvoyance

2. William Tiller et la clairvoyance

3. David Bohm et la clairvoyance

4. Résumé sur la clairvoyance

V. L'esprit investit la matière

A. Amrit Sorli - le poids de la conscience

B. Masaru Emoto - Messages de l'eau

C. Theodor Schwenk - Eau vivante

D. Erich Blechschmidt - Embryologie

1. Biogène et embryologie

2. Santé et biogène

VI. Synthèse et perspective

CHAPITRE 3 : EXPLORATIONS DANS LA FORCE VITALE

I. La force vitale dans les textes ostéopathiques

II. L'histoire de Will Sutherland

A. Une pensé guide

B. Une idée folle

C. Laisse aller

D. Mouvement osseux

1. Références à l'encontre de la mobilité crânienne

2. Preuves de mobilitéE. Tension réciproque

F. Tenségrité

G. La compression du quatrième ventricule

H. Crâne et sacrum

1. Tendon central

2. Lien non extensibleI. Schémas de contrainte

J. Visions

K. Mobilité inhérente et fluctuation de fluide

L. Sutherland continue de creuser

M. Le Souffle de Vie

1. Potentiel électrochimique

2. Potentiel inhérent à travers la transmutation

3. Intelligence de la Marée

4. La lumière liquideN. Le regard rayons-x

O. L'Esprit [de vie] dans l'ostéopathie

P. L'esprit [de vie] dans le traitement

III. Récapitulons et avançons

CHAPITRE 4 : UNE NOUVELLE VISION

I. Introduction

II. Résumé de la philosophie de Still envisagée sous un nouvel angle

III. L'eau, mandataire de l'esprit [de vie]

A. L'eau se comporte comme une unité

B. La structure de l'eau implique sa fonction

C. L'eau guérisseuse

1. La glace, au service de la vie

2. L'écoulement de l'eau générateur de vie

3. Le métabolisme de l'eau favorise la vie

4. La sensibilité de l'eau accueille la vie

5. La rythmicité de l'eau, son élément vital

IV. Tissu conjonctif : le représentant de la matière

A. La réciproque Terrestre

1. Le tissu conjonctif segmente et unifie

2. Fascia et matrice

3. OsB. Les vaisseaux de la vie

1. La piézoélectricité

2. Forme et fonction

3. La réciproque Céleste - les champs morphogénétiques

4. Charge et forme dans le traumatisme

C. Matrice extracellulaire

1. Unité de base de la vie

2. Système ouvert : transmission d'information

3. Histologie de la matrice extracellulaire

4. Toxines

5. Information et embryologie

6. Information et confection de la matrice

7. Gel opposé à solution

D. Oscillation de la matrice extracellulaire et des cellules

1. Les ondes de Traube-Hering

2. Björn Nordenström et les circuits

3. Oscillations calciquesE. Matrice et cellule - le rôle des intégrines

F. Forme et volume de la cellule

G. Tenségrité

H. Conséquences métaboliques de la biomécanique

V. Interface : forme et mouvement

CHAPITRE 5 : INTERFACE : PERSPECTIVE OSTEOPATHIQUE

Annexe : Une nouvelle compréhension de la philosophie d'A. T. Still

Notes

Bibliographie

À propos de l'auteur

Table des matières