Ralentir
Dans la technique de régression consciente[1] que nous expérimentons pendant le niveau 2, nous utilisons un processus particulièrement efficace pour aider la personne à traverser un passage difficile de son traumatisme : le ralenti ou l’arrêt sur image. Cela consiste à lui demander de ralentir le plus possible, voire d'arrêter le parcours qu’elle fait de son incident.
L’objectif est de « redonner le temps » aux consciences corporelles d’intégrer les informations qu’elles n’ont pu intégrer parce qu’elles ont été transmises dans un temps trop court (ce qui caractérise pour nous le traumatisme).
J’ai eu l’idée d’utiliser ce processus lorsque je rencontre dans le système corporel du patient une zone de rétention que je sens tellement dense, qu’elle ne se laisse pas pénétrer. Avant toute chose, j’utilise les aides déjà mentionnées pour ce type de difficulté :
1. Vérifier la qualité de la présence.
2. Améliorer la qualité de l’enracinement (c’est le point d’appui que nous donnons au patient).
3. Apnée expiratoire.
4. Incitation au refus (attention projetée dans la rétention, j’encourage verbalement mais mentalement les consciences impliquées à aller dans leur refus).
Souvent, cela suffit à obtenir la libération. Mais il arrive parfois que la densité soit encore trop forte et que je sente beaucoup de difficulté à « aller dedans ». Alors, j’utilise une adaptation du « ralenti et/ou arrêt sur image », en m’adressant mentalement mais verbalement aux consciences impliquées, je les enjoins à « aller dedans », mais lentement, lentement, très lentement... et moi aussi je « me ralentis, » comme si je voulais diminuer mes propres rythmes. J’ai remarqué que cela me permet d’augmenter presque automatiquement mon enracinement (donc d’offrir un meilleur point d’appui à la rétention pour se libérer) et que je peux entrer dans des densités qui jusqu’alors étaient impénétrables et cela quasiment sans fatigue, parce que ce n’est pas la force qui est l’élément dominant, mais l’intention.
Essayez, pour voir.
[1] Technique utilisée pour permettre à une personne de « revivre » un traumatisme autant de fois que nécessaire pour lui permettre d’en intégrer toutes les informations. La théorie qui sous-tend cette technique est que l’une des raisons qui rend une expérience traumatique, c’est qu’elle est vécue dans un temps trop court, ne permettant pas aux consciences corporelles d’en intégrer les informations (notamment cinétiques). La technique vise à « redonner le temps » aux consciences d’intégrer l’information en faisant repasser l’incident autant de fois que nécessaire. Voir Livre 2 d’Approche tissulaire, pp. 197-208.