Dans cet ouvrage, Julien Herla, vétérinaire et ostéopathe explore une approche originale de l’ostéopathie : il s’intéresse à la manière dont des expériences de vie, des émotions et des informations non exprimées impactent non seulement la santé physique mais aussi l’équilibre émotionnel et énergétique des individus. À travers la métaphore de la symphonie, l’auteur aborde la disharmonie informationnelle et la résonance des interactions entre matière, énergie et information, tout en mettant en avant l’importance de l’écoute active dans le processus thérapeutique. L’article appelle à une redécouverte des mécanismes d’autoguérison, et suggère que la compréhension du vivant pourrait être enrichie par les avancées de la physique quantique.
Préface
Quel curieux (dans tous les sens du terme !) écrit ! Julien Herla, ostéopathe, tente de décoder son expérience de praticien et de nous faire comprendre, en utilisant ses propres références, ce que peuvent être les origines des difficultés rencontrées chez nos patients et d’expliquer comment on peut les aborder pour les aider à se résoudre.
J’ai trouvé passionnant la manière qu’il a de comparer ce qui est expérimenté dans l’action thérapeutique avec un corpus d’acquis philosophiques et scientifiques personnels très étendu et semble-t-il non limité. Et j’admire aussi la liberté qu’il se donne pour examiner exprimer les différents ressentis que peuvent lui donner son activité de thérapeute.
Je souscris tout à fait à ce qu’il exprime dans la conclusion de son ouvrage : « Car j’aime à croire que la créativité s’inspire de la liberté, que du questionnement jaillit parfois une vérité que seuls les être obtus cherchent à détruire. Qu’il soit permis d’hésiter, de se tromper, de s’égarer, d’échanger et se confronter dans le respect d’êtres qui furent à une époque et à un lieu donné simplement des reflets de leur environnement, et se sentant furtivement investis par le meilleur des possibles. »
J’espère que ce court texte attisera la curiosité du lecteur et l’amènera à revisiter avec la même liberté l’examen de ce qui se vit au cours d’une séance de soin ostéopathique.
Pierre Tricot, ostéopathe
Introduction
Toutes les écoutes et les attentions du monde, d’une mère à son enfant, d’une personne sur l’être aimé, d’un avocat à son client, d’un mentor à son élève, d’un thérapeute à son patient, sont uniques : chacun use des outils qui lui sont précieux et naturels, peut apprendre à en apprivoiser d’autres afin de s’adapter à la personne considérée, se conformer à son attente et à la situation. Et c’est alors que de la combinaison de ces voies d’abord naît l’alchimie, la magie du soin qui recompose la trame esquintée, qui permet de retrouver une sortie du labyrinthe dans lequel l’individu en détresse s’est perdu, qui permet de renouer avec l’harmonie, la santé, le bonheur, la sérénité, l’équilibre inhérent à tout être vivant qui se déstabilise à chaque instant. Car oui, la vie étant mouvement, elle est dissymétrie en toute point et à chaque instant : chaque pas est différent du précédent et du suivant, chaque souffle contient une infinité de particules et d’intentions, chaque battement de cœur se fait à l’unisson de ce qui l’entoure.
C’est là l’origine de l’empathie : se poser avec bienveillance auprès de l’origine de l’inertie, se proposer comme réceptacle de l’excès à évacuer ou du vide à combler et, dépourvu de toute autre intention que la restauration du meilleur des possibles, laisser l’autre s’appuyer sur soi pour remettre en marche les rouages du temps, rétablir l’échange, dissiper l’isolement, redonner force, vigueur et courage.
Mais pour embrasser la justesse dans sa démarche, il est de mise d’être soi-même en équilibre, dans un état de neutralité et de stabilité afin de ne pas interférer avec le processus de réarrangement : il convient donc de respecter avec finesse l’expression des détails qui s’expriment, leur permettre de se libérer en étant l’épaule, l’oreille et la main qui soutiennent, mais pas la voix et le muscle qui suggèrent, qui inspirent, qui ordonnent. Cela suppose également d’être exhaustif et précis sur les niveaux d’écoute afin de favoriser l’évolution, savoir décoder ce qui est murmuré ou tu, entendre ce qui est exprimé involontairement par le biais d’attitudes, de postures, de respirations, de tremblements ou de frissons.
Toutes les bancalités néfastes peuvent se qualifier selon une tripartition de type d’expression, en interrelation les uns avec les autres : le niveau de la matière est le plus simple et le plus concret à appréhender, puisqu’il peut se constater avec l’usage de nos sens (cela se voit, s’entend, se sent au toucher…). L’échelon de l’énergie, plus soumis à interprétation, s’explique pourtant simplement par la mise en mouvement de la matière et donc, dans le cas d’un empêchement, du défaut, la singularité, l’étrangeté ou l’impossibilité de sa mise en œuvre. Enfin, le rang informationnel, le plus abstrait de tous, ne constitue que l’analyse et la somme des caractéristiques, des causes, des coordonnées dans l’espace et dans le temps du blocage, ce qui en est l’origine et l’organisation de la rétention.
C’est ce dernier volet qui va retenir mon attention tout au long de ce recueil : à l’heure où la physique quantique ouvre de nouvelles voies de compréhension de notre monde, où la digitalisation de notre monde démocratise et vulgarise les notions d’informations dématérialisées, le moment est venu de tenter de transposer ces notions à la compréhension du geste thérapeutique dans le domaine de l’ostéopathie, d’émettre des hypothèses sur l’étendue de son action au-delà du simple arrangement de nos atomes, et de se risquer à penser qu’un soin holistique peut répondre aux lois de la physique fondamentale sur la matière tout en ayant une action sur les codes qui génèrent la disharmonie en son sein.
Humblement, simplement, voici une tentative de poser des mots, de la manière la plus neutre mais imagée possible, sur un phénomène omniprésent dans notre Univers et pourtant peu exploré… Puisse-t-elle réconcilier les sensibilités, nourrir le doute et susciter la curiosité qui font l’essence primordiale de la science.
Julien Herla

La route qui m’a mené vers le métier de vétérinaire fut jalonnée d’aventures, puisqu’elle m’a conduit jusqu’en Belgique de 2002 à 2008, où j’ai découvert mon attrait pour le monde rural, ses acteurs, ses animaux. C’est donc tout naturellement qu’elle m’a poussé à sillonner les routes de campagnes du Cantal, du Calvados, de la Mayenne, des Côtes d’Armor et depuis 12 ans de la Loire Atlantique, où je suis associé d’une clinique vétérinaire depuis 11 ans à GUEMENE PENFAO.
Mais il y eût un stade de ma vie où les apprentissages et les connaissances ne me suffirent plus pour aborder un animal, pour envisager de le soigner en conscience, en tenant compte de son histoire, de ses caractéristiques propres, de son tempérament… Et parallèlement, une sensation de pouvoir aller plus loin, de pouvoir apporter plus est apparue : et c’est l’écoute ostéopathique qui a relié ces deux éléments et m’a permis d’évoluer dans mon approche.
Je pratique donc l’ostéopathie vétérinaire depuis 6 ans maintenant, et avec elle, une envie de partage est née, une envie de réfléchir ensemble à des interactions que nous percevons à notre manière, et desquelles naissent chaque jour du bonheur et de l’apaisement.
C’est de cette envie qu’est né ce petit recueil où, je l’espère, chacun pourra trouver un peu de lui-même… »