Je suis docteur en ostéopathie. J’ai suivi la formation de médecine ostéopathique comportant toutes les modalités enseignées dans les écoles de médecine, mais avec quelque chose en plus. Le premier principe que l’on m’a enseigné, c’est la philosophie de base selon laquelle le corps humain est une unité et opère comme un organisme totalement intégré. On m’a enseigné que l’homme doit être compris et traité comme une unité, prémisse que j’ai totalement acceptée. Le contenu du cours était intéressant et j’étudiais passionnément et avec succès, toujours classée dans les meilleurs vingt pour cent de la classe. Une fois le diplôme en poche, je me sentais bien armée pour rejoindre ma communauté en tant que médecin et prendre la responsabilité pour la santé de tous ceux qui viendraient requérir mon aide. Avec ce que j’avais appris à la faculté, je m’attendais à pouvoir aider mes patients à résoudre leurs problèmes de santé.
Il m’est rapidement apparu évident que je n’arrivais à aider vraiment que quelques uns de mes patients. Malgré tous mes efforts, la majorité de ceux qui me consultaient continuaient à être malades, tendus, inquiets ou malheureux.
Il me fallait absolument trouver des moyens nouveaux et différents pour les traiter. Il était pour moi clairement évident que les tranquillisants ne pouvaient pas constituer une solution définitive, ni même à long terme, à leurs problèmes. Je me suis alors formée à l’hypnose et j’ai commencé à utiliser cet outil avec certains patients. Parmi ceux qui n’avaient pas répondu aux traitements précédents beaucoup commencèrent d’aller mieux.
De plus, ces patients m’ont appris sur le fonctionnement de l’esprit humain beaucoup plus que je n’avais pu apprendre à partir d’autres sources. En utilisant des techniques non-directives – poser des questions plutôt que de donner des suggestions – j’ai appris que l’on pouvait explorer des profondeurs surprenantes. Mes patients m’ont appris qu’à un niveau plus profond de leur conscience existe une source de connaissance et de compréhension, non seulement par rapport à la nature de leurs problèmes, mais également sur les causes de chaque problème et sur le remède nécessaire.
Pendant plus de trente années d’utilisation de l’hypnose non-directive en thérapie, j’ai acquis la profonde conviction que dans le subconscient de chacun de nous existe un niveau de sagesse et de perspicacité surpassant très largement ce qui est accessible dans notre état habituel de conscience. J’ai appris que par l’utilisation de l’hypnose, il est possible de transcender le temps et l’espace, de se rappeler des mémoires lointaines et de les revivre, certaines de temps très anciens.
Il est relativement facile de régresser dans le temps et d’investiguer quelque événement expérimenté dans le passé, que l’expérience soit insignifiante ou intense. Chaque fois que le patient retrouvait un souvenir émotionnellement chargé et qu’il revivait l’incident, il rapportait une nette sensation de relâchement et de libération de la tension, une diminution des symptômes de maladie ou un mouvement vers la résolution de relations personnelles. Souvent, il fallait amener le sujet hypnotisé à revivre encore et encore l’incident déplaisant, chaque nouveau parcours permettant la libération de plus d’émotion. Pour que les ressentis soient complètement libérés il fallait habituellement lui demander de retraverser l’expérience autant de fois que nécessaire – jusqu’à ce que ne reste plus aucune charge émotionnelle. Une fois l’émotion complètement épuisée, le mal-être corporel, mental ou émotionnel pouvait alors facilement être corrigé. Bien souvent, les problèmes s’étaient corrigés tout seuls.
La facilité avec laquelle la plupart de mes patients pouvaient atteindre des niveaux légers, modérés ou profonds d’hypnose et répondre à de simples questions n’a cessé de me surprendre. La seule chose qui soit nécessaire, c’est d’accorder le temps nécessaire à la relaxation du corps et de l’esprit, en utilisant pour cela une des nombreuses techniques d’induction hypnotique. Je leur demande alors de régresser dans le temps vers quelque événement ou expérience causant ou favorisant leur problème. Dans la plupart des cas, cela se fait très rapidement. Étant non spécifique, la requête permet au sujet de rester libre de se mouvoir dans le temps en rejoignant d’abord des événements récents, puis d’aller plus loin dans l’enfance ou la petite enfance et même dans l’avant naissance.
Un fort pourcentage de mes patients relate des événements émotionnellement chargés émanant d’expériences de vies antérieures et ils continuent à être malades ou troublés tant que ces mémoires distantes ne sont pas été touchées et les vieilles émotions libérées. Ma règle consiste à simplement diriger mes patient pour qu’ils se déplacent dans le temps et trouvent la cause de leur détresse. Je ne les dirige pas spécifiquement vers les vies antérieures.
Le Dr Lewis Thomas, consultant du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York a écrit il y a quelques années : « le morceau le plus solide de la vérité scientifique c’est que nous sommes profondément ignorants quant à la nature. Je considère effectivement cela comme la découverte majeure des cent dernières années de recherche en biologie. Cette confrontation soudaine avec la profondeur et l’étendue de l’ignorance représente la contribution la plus signifiante de la science du vingtième siècle à l’intellect humain. Nous voilà enfin face à elle. Dans les anciens temps, nous prétendions comprendre comment les choses fonctionnaient, ou bien nous ignorions le problème, ou bien concevions des histoires pour combler les brèches. Aujourd’hui, que nous avons commencé à explorer avec sérieux, à faire vraiment de la science, nous entrevoyons l’immensité des questions et à quel point nous sommes loin d’y avoir répondu. »
J’espère que ce livre commencera à répondre à quelques unes de ces questions.
Le contenu de ce livre perturbera certainement plus d’un lecteur – particulièrement ceux qui n’aiment pas l’idée de vies antérieures – ou de réincarnation. Je n’écris pas pour accumuler des preuves face à ceux qui désapprouvent. J’engage ceux-là à répéter le travail que j’ai accompli et à se forger ensuite leur propre opinion. Je prédis que quiconque utilisant mes méthodes aura les mêmes types de résultats que les miens.
Il n’est pas difficile d’apprendre à travailler avec l’hypnose. Il existe aujourd’hui plus de 200 livres sur le sujet qui peuvent apporter une aide valable. Mes favoris, particulièrement pour les débutants, sont Hypnotism Handbook, (Manuel d’hypnotisme) par Cooke et Van Vogt, et New Master Course in Hypnosis, (Nouveau cours magistral en hypnotisme) par Harry Arons.
En utilisant une quelconque technique d’induction, on peut aider les personnes à atteindre l’état hypnotique le plus profond qu’il leur soit possible d’atteindre. Alors, tout ce qui est nécessaire, c’est de leur suggérer simplement de se déplacer dans le passé jusqu’à un incident important pour eux, un de ceux qui contribuent à leur problème actuel, ou simplement un incident dont la révélation leur donnera une meilleure compréhension d’eux-mêmes. Dans la plupart des cas, le sujet hypnotisé répond promptement et lorsqu’on lui demande, raconte ce qu’il est en train d’expérimenter.
Un mot d’avertissement. Rarement (mais cela peut survenir à tout moment – même à la toute première séance d’hypnose), un sujet commencera à exprimer une très forte émotion. Cela peut être très déconcertant pour le praticien inexpérimenté et peut le pousser à interrompre la séance et à éveiller le sujet. Dans ce cas, le sujet ressentira du mal-être ou sera bouleversé, ou les deux. De telles situations doivent être gérées comme suit – le sujet doit être autorisé à exprimer l’émotion complètement. Je lui suggère souvent que quelle que soit l’émotion ou ressenti à exprimer, tristesse, peur ou colère ou n’importe quelle autre, il faut que ce soit exprimé en une minute (ou toute autre période de temps appropriée) et qu’il se sentira libéré. Il continue à décharger l’émotion pendant la période suggérée, puis devient tranquille et calme. Après le retour au calme, soit je continue la séance, soit je l’éveille. Je n’éveille jamais un patient alors qu’il est dans un état émotionnel important.
Lorsque cette manière de faire est respectée, le patient ne ramène aucune détresse dans le temps présent. Un indice permettant de savoir si suffisamment d’émotion a été libérée repose dans la sensation de confort ou d’inconfort du sujet lorsqu’il est ramené dans le temps présent. Si de l’inconfort persiste, cela signifie que les émotions n’ont pas été suffisamment évacuées ou libérées.
L’hypnothérapie traditionnelle a utilisé l’hypnose de manière différente. Au lieu d’être non-directive et de seulement poser des questions, les séances se limitent généralement à donner des suggestions. Cette manière de procéder c’est montrée bénéfique dans bien des cas, mais elle n’amène pas à découvrir, révéler ou dissiper quoi que ce soit des anciennes expériences traumatiques qui continuent donc à causer des troubles.
Des patients j’ai appris à toujours adopter l’attitude leur indiquant qu’ils disposent d’une source fiable de savoir et de guidance intérieurs qu’il est toujours possible de recruter. Chaque personne est beaucoup plus avisée sur de nombreuses facettes d’elle-même que je ne pourrais jamais l’être.
À présent, mon travail consiste à enseigner aux autres à appliquer cette méthode d’hypnothérapie non-directive. J’insiste auprès de mes étudiants sur le fait que « nos patients savent beaucoup plus à propos d’eux-mêmes que nous ne saurons jamais. Donnez leur le moins possible de suggestions et concentrez-vous sur les questions exploratrices. Guidez-les gentiment dans le chemin qu’ils veulent suivre. »
Cette méthode, lorsqu’elle est suivie, présente le minimum de danger pour un maximum de bénéfices.
L’hypnose, bien que longtemps ignorée, devient aujourd’hui adulte et sera de plus en plus utilisée par les professionnels de l’aide. L’hypnose est probablement le plus formidable outil dont nous disposions pour l’exploration de l’esprit [mental] humain. Son utilisation croissante de manière non-directive nous amènera sans aucun doute toujours plus près des réponses aux questions concernant qui, quoi et pourquoi nous sommes et sur la manière dont nos esprits fonctionnent réellement.