Hypnose non directive et vies antérieures
Irene Hickman DO
Editions Sully ISBN : 978-2-35432-222-9
L'hypnose non directive
Irene Hickman (1915-2002) est médecin ostéopathe de formation (USA). Elle s’est tournée vers l’hypnose pour aider des patients qu’elle n’arrivait pas à soulager par d’autres traitements. En leur faisant revivre des expériences traumatiques profondément enfouies dans leur subconscient, l’hypnose leur permettait de se libérer de problèmes actuels.
L’auteur utilise l’hypnose non directive qui consiste à poser des questions plutôt que de donner des suggestions. Par l’utilisation de ces techniques, il est possible de remonter dans le subconscient, de transcender le temps et l’espace et de se rappeler des mémoires lointaines et de les revivre, certaines de temps très anciens.
Un certain nombre de patients relatent des événements émotionnellement chargés émanant d’expériences de vies antérieures qui continuent de leur créer des troubles dans la vie présente. Les revivre en état d’hypnose, autant de fois que nécessaire, induit une sensation de relâchement, une diminution des symptômes et du mal être corporel, psychologique et émotionnel qui s’y rapportent.
Dans cet ouvrage, l’auteur utilise les enregistrements des échanges qu’elle a eu avec les patients en état d’hypnose, donnant ainsi de nombreux exemples étonnants de ces régressions dans des vies antérieures et des problèmes, psychologiques comme somatiques, très divers qui ont été soulagés. Elle explore en détail l’histoire de l’hypnose et ses possibilités pour explorer l’esprit humain. Elle développe les notions de vies antérieures et de réincarnation et leurs implications vis-à-vis de notre attitude face à la vie et à la mort.
Irene Hickman
Irene Hickman
Irene Hickman est née le 21 mai 1915 à Clariton, dans l’Iowa. Elle a reçu son baccalauréat en 1938. Mère de deux jeunes enfants, elle a reçu son diplôme d’ostéopathe du College of Osteopathic Physicians and Surgeons in Los Angeles (aujourd’hui disparu) en 1949. Ce diplôme l’a habilitée à « utiliser toute méthode de traitement de la maladie. » Elle a découvert pour elle-même les bienfaits de l’hypnothérapie. Ultérieurement, elle a fondé la National Society of Hypnotherapists (Société Nationale des Hypnothérapeutes) dont elle est devenue consultante. Elle a été présidente de l’International Medical and Dental Hypnotherapy Association. Elle est l’auteure de Mind Probe – Hypnosis (Hypnose non directive et vies antérieures), 1983 (7e réimpression en 1995) et de Remote Depossession (Dépossession à distance), 1994.
Tôt dans sa vie de praticien, elle a été déçue par les résultats obtenus par son activité de médecin ostéopathe, se rendant compte que la majorité de ses patients continuaient à être malades, tendus, inquiets et pas heureux. Après sa formation d’hypnothérapeute, elle a commencé à utiliser cet outil sur nombre de ses patients, avec grand succès. Elle s’est convaincue qu’au sein du subconscient de chacun de nous existe un niveau de sagesse et de perspicacité surpassant celui qui nous est accessible à l’état de conscience de veille ordinaire.
Sous hypnose, il est possible de transcender le temps et l’espace, de retrouver et de revivre des souvenirs éloignés, certains même très éloignés. En comprenant que tous les problèmes physiques et émotionnels ont une source émotionnelle, l’esprit subconscient des patients peut les ramener dans le passé afin de revivre l’expérience que l’on peut traiter en libérant la mémoire et ainsi résoudre le problème. Dans son travail, il lui est parfois arrivé de parler à une personne différente de celle qui occupait le corps du patient. Elle a ainsi, au cours des années, aidé les âmes égarées à quitter leur hôte et à rejoindre la lumière. Il lui est devenu évident que beaucoup de problèmes de patients viennent d’entités attachées et que lorsque le patient est libéré de ces possessions, le problème se résout. Après de nombreuses années de pratique de ce travail, elle a écrit Remote Depossession (Dépossession à distance). Elle est pionnière dans le développement du travail à distance.
Nous croyons que la thérapie par la régression et la libération des esprits sont inextricablement liées, mais nous avons découvert que la mise en œuvre d’un processus de libération des esprits est très souvent tout ce qu’il y a à faire et qu’il n’y a pas besoin d’examiner plus avant. Ici, nous devons nous empresser de dire que tous les problèmes physiques et émotionnels ne viennent pas tous de possessions
Présentation de l'auteure
Je suis docteur en ostéopathie. J’ai suivi la formation de médecine ostéopathique comportant toutes les modalités enseignées dans les écoles de médecine, mais avec quelque chose en plus. Le premier principe que l’on m’a enseigné, c’est la philosophie de base selon laquelle le corps humain est une unité et opère comme un organisme totalement intégré. On m’a enseigné que l’homme doit être compris et traité comme une unité, prémisse que j’ai totalement acceptée. Le contenu du cours était intéressant et j’étudiais passionnément et avec succès, toujours classée dans les meilleurs vingt pour cent de la classe. Une fois le diplôme en poche, je me sentais bien armée pour rejoindre ma communauté en tant que médecin et prendre la responsabilité pour la santé de tous ceux qui viendraient requérir mon aide. Avec ce que j’avais appris à la faculté, je m’attendais à pouvoir aider mes patients à résoudre leurs problèmes de santé.
Il m’est rapidement apparu évident que je n’arrivais à aider vraiment que quelques uns de mes patients. Malgré tous mes efforts, la majorité de ceux qui me consultaient continuaient à être malades, tendus, inquiets ou malheureux.
Il me fallait absolument trouver des moyens nouveaux et différents pour les traiter. Il était pour moi clairement évident que les tranquillisants ne pouvaient pas constituer une solution définitive, ni même à long terme, à leurs problèmes. Je me suis alors formée à l’hypnose et j’ai commencé à utiliser cet outil avec certains patients. Parmi ceux qui n’avaient pas répondu aux traitements précédents beaucoup commencèrent d’aller mieux.
De plus, ces patients m’ont appris sur le fonctionnement de l’esprit humain beaucoup plus que je n’avais pu apprendre à partir d’autres sources. En utilisant des techniques non-directives – poser des questions plutôt que de donner des suggestions – j’ai appris que l’on pouvait explorer des profondeurs surprenantes. Mes patients m’ont appris qu’à un niveau plus profond de leur conscience existe une source de connaissance et de compréhension, non seulement par rapport à la nature de leurs problèmes, mais également sur les causes de chaque problème et sur le remède nécessaire.
Pendant plus de trente années d’utilisation de l’hypnose non-directive en thérapie, j’ai acquis la profonde conviction que dans le subconscient de chacun de nous existe un niveau de sagesse et de perspicacité surpassant très largement ce qui est accessible dans notre état habituel de conscience. J’ai appris que par l’utilisation de l’hypnose, il est possible de transcender le temps et l’espace, de se rappeler des mémoires lointaines et de les revivre, certaines de temps très anciens.
Il est relativement facile de régresser dans le temps et d’investiguer quelque événement expérimenté dans le passé, que l’expérience soit insignifiante ou intense. Chaque fois que le patient retrouvait un souvenir émotionnellement chargé et qu’il revivait l’incident, il rapportait une nette sensation de relâchement et de libération de la tension, une diminution des symptômes de maladie ou un mouvement vers la résolution de relations personnelles. Souvent, il fallait amener le sujet hypnotisé à revivre encore et encore l’incident déplaisant, chaque nouveau parcours permettant la libération de plus d’émotion. Pour que les ressentis soient complètement libérés il fallait habituellement lui demander de retraverser l’expérience autant de fois que nécessaire – jusqu’à ce que ne reste plus aucune charge émotionnelle. Une fois l’émotion complètement épuisée, le mal-être corporel, mental ou émotionnel pouvait alors facilement être corrigé. Bien souvent, les problèmes s’étaient corrigés tout seuls.
La facilité avec laquelle la plupart de mes patients pouvaient atteindre des niveaux légers, modérés ou profonds d’hypnose et répondre à de simples questions n’a cessé de me surprendre. La seule chose qui soit nécessaire, c’est d’accorder le temps nécessaire à la relaxation du corps et de l’esprit, en utilisant pour cela une des nombreuses techniques d’induction hypnotique. Je leur demande alors de régresser dans le temps vers quelque événement ou expérience causant ou favorisant leur problème. Dans la plupart des cas, cela se fait très rapidement. Étant non spécifique, la requête permet au sujet de rester libre de se mouvoir dans le temps en rejoignant d’abord des événements récents, puis d’aller plus loin dans l’enfance ou la petite enfance et même dans l’avant naissance.
Un fort pourcentage de mes patients relate des événements émotionnellement chargés émanant d’expériences de vies antérieures et ils continuent à être malades ou troublés tant que ces mémoires distantes ne sont pas été touchées et les vieilles émotions libérées. Ma règle consiste à simplement diriger mes patient pour qu’ils se déplacent dans le temps et trouvent la cause de leur détresse. Je ne les dirige pas spécifiquement vers les vies antérieures.
Le Dr Lewis Thomas, consultant du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York a écrit il y a quelques années : « le morceau le plus solide de la vérité scientifique c’est que nous sommes profondément ignorants quant à la nature. Je considère effectivement cela comme la découverte majeure des cent dernières années de recherche en biologie. Cette confrontation soudaine avec la profondeur et l’étendue de l’ignorance représente la contribution la plus signifiante de la science du vingtième siècle à l’intellect humain. Nous voilà enfin face à elle. Dans les anciens temps, nous prétendions comprendre comment les choses fonctionnaient, ou bien nous ignorions le problème, ou bien concevions des histoires pour combler les brèches. Aujourd’hui, que nous avons commencé à explorer avec sérieux, à faire vraiment de la science, nous entrevoyons l’immensité des questions et à quel point nous sommes loin d’y avoir répondu. »
J’espère que ce livre commencera à répondre à quelques unes de ces questions.
Le contenu de ce livre perturbera certainement plus d’un lecteur – particulièrement ceux qui n’aiment pas l’idée de vies antérieures – ou de réincarnation. Je n’écris pas pour accumuler des preuves face à ceux qui désapprouvent. J’engage ceux-là à répéter le travail que j’ai accompli et à se forger ensuite leur propre opinion. Je prédis que quiconque utilisant mes méthodes aura les mêmes types de résultats que les miens.
Il n’est pas difficile d’apprendre à travailler avec l’hypnose. Il existe aujourd’hui plus de 200 livres sur le sujet qui peuvent apporter une aide valable. Mes favoris, particulièrement pour les débutants, sont Hypnotism Handbook, (Manuel d’hypnotisme) par Cooke et Van Vogt, et New Master Course in Hypnosis, (Nouveau cours magistral en hypnotisme) par Harry Arons.
En utilisant une quelconque technique d’induction, on peut aider les personnes à atteindre l’état hypnotique le plus profond qu’il leur soit possible d’atteindre. Alors, tout ce qui est nécessaire, c’est de leur suggérer simplement de se déplacer dans le passé jusqu’à un incident important pour eux, un de ceux qui contribuent à leur problème actuel, ou simplement un incident dont la révélation leur donnera une meilleure compréhension d’eux-mêmes. Dans la plupart des cas, le sujet hypnotisé répond promptement et lorsqu’on lui demande, raconte ce qu’il est en train d’expérimenter.
Un mot d’avertissement. Rarement (mais cela peut survenir à tout moment – même à la toute première séance d’hypnose), un sujet commencera à exprimer une très forte émotion. Cela peut être très déconcertant pour le praticien inexpérimenté et peut le pousser à interrompre la séance et à éveiller le sujet. Dans ce cas, le sujet ressentira du mal-être ou sera bouleversé, ou les deux. De telles situations doivent être gérées comme suit – le sujet doit être autorisé à exprimer l’émotion complètement. Je lui suggère souvent que quelle que soit l’émotion ou ressenti à exprimer, tristesse, peur ou colère ou n’importe quelle autre, il faut que ce soit exprimé en une minute (ou toute autre période de temps appropriée) et qu’il se sentira libéré. Il continue à décharger l’émotion pendant la période suggérée, puis devient tranquille et calme. Après le retour au calme, soit je continue la séance, soit je l’éveille. Je n’éveille jamais un patient alors qu’il est dans un état émotionnel important.
Lorsque cette manière de faire est respectée, le patient ne ramène aucune détresse dans le temps présent. Un indice permettant de savoir si suffisamment d’émotion a été libérée repose dans la sensation de confort ou d’inconfort du sujet lorsqu’il est ramené dans le temps présent. Si de l’inconfort persiste, cela signifie que les émotions n’ont pas été suffisamment évacuées ou libérées.
L’hypnothérapie traditionnelle a utilisé l’hypnose de manière différente. Au lieu d’être non-directive et de seulement poser des questions, les séances se limitent généralement à donner des suggestions. Cette manière de procéder c’est montrée bénéfique dans bien des cas, mais elle n’amène pas à découvrir, révéler ou dissiper quoi que ce soit des anciennes expériences traumatiques qui continuent donc à causer des troubles.
Des patients j’ai appris à toujours adopter l’attitude leur indiquant qu’ils disposent d’une source fiable de savoir et de guidance intérieurs qu’il est toujours possible de recruter. Chaque personne est beaucoup plus avisée sur de nombreuses facettes d’elle-même que je ne pourrais jamais l’être.
À présent, mon travail consiste à enseigner aux autres à appliquer cette méthode d’hypnothérapie non-directive. J’insiste auprès de mes étudiants sur le fait que « nos patients savent beaucoup plus à propos d’eux-mêmes que nous ne saurons jamais. Donnez leur le moins possible de suggestions et concentrez-vous sur les questions exploratrices. Guidez-les gentiment dans le chemin qu’ils veulent suivre. »
Cette méthode, lorsqu’elle est suivie, présente le minimum de danger pour un maximum de bénéfices.
L’hypnose, bien que longtemps ignorée, devient aujourd’hui adulte et sera de plus en plus utilisée par les professionnels de l’aide. L’hypnose est probablement le plus formidable outil dont nous disposions pour l’exploration de l’esprit [mental] humain. Son utilisation croissante de manière non-directive nous amènera sans aucun doute toujours plus près des réponses aux questions concernant qui, quoi et pourquoi nous sommes et sur la manière dont nos esprits fonctionnent réellement.
Préface P. Tricot
Je suis ostéopathe. Il peut sembler étonnant, peut-être même incongru qu’un ostéopathe se lance dans la traduction d’un livre qui parle d’hypnose. Pourtant, cela répond à une logique et à une cohérence que j’aimerais partager avec le lecteur.
Mon chemin personnel et mon évolution en tant qu’être et en tant qu’ostéopathe m’ont amené à développer ce que nous appelons l’approche tissulaire de l’ostéopathie. Il n’est évidemment pas du propos de cette préface de détailler les fondements de l’approche. Pourtant il me semble nécessaire d’évoquer un point clé que nous appelons rétention d’énergie ou d’information.
Chaque fois qu’un organisme vivant expérimente un événement ou une situation qui le dérange, quelle qu’en soit la raison, il a tendance à se rétracter, à se fermer, à diminuer voire rompre la communication avec son interlocuteur ou son environnement. Nous appelons ce phénomène rétention d’énergie ou d’information.
Dans le travail avec les patients, il peut arriver que le cœur de la difficulté qui se manifeste physiquement ne soit pas physique, mais psychique et notamment une ou des rétentions provoquées par des situations émotionnelles chargées du passé, mal gérées. Pour libérer cet aspect de la difficulté, une technique a été mise au point qui s’appelle technique sur les flux relationnels (largement développée dans le Livre 2 d'approche tissulaire). Elle part de l’idée que lorsqu’une personne est en relation avec une autre, l’énergie ou l’information circule sur quatre flux différents : de je vers autrui, d’autrui vers je, d’autrui vers autrui (autrui envers lui-même ou vis-à-vis d’autres autrui) et je vers je, et que sur chacun de ces flux, de l’information peut rester bloquée qui perturbe le relationnel de la vie actuelle de la personne. C’est un peu comme si une partie de moi vivait encore dans un espace-temps-énergie-information qui n’est pas celui du présent. Cette technique, en libérant dans l’univers intérieur du patient les flux relationnels bloqués permet souvent un soulagement de symptômes qui ont résisté à des approches plus « mécanistes. »
Or, il m’est arrivé parfois qu’à la fin de la technique, alors que manifestement les flux relationnels entre le patient et la tierce personne ont été bien libérés, le patient ne se sente pas encore vraiment déchargé de sa difficulté. C’est souvent parce qu’existe en lui un événement antérieur présentant des caractères de similitude avec l’événement sur lequel il vient de travailler et qui a besoin lui aussi d’être déchargé. Lorsque je ressens cela, je propose souvent à la personne de se laisser aller dans un autre temps et un autre lieu où se trouve l’origine de ce qui la perturbe encore. La plupart du temps, la personne trouve une situation antérieure de sa vie, impliquant la, ou les mêmes personnes ou portant sur le même sujet de préoccupation. Mais à plusieurs reprises, il est arrivé que la personne évoque un événement et des personnes n’appartenant manifestement pas à sa vie présente. Cela ne m’a pas particulièrement choqué, puisque dans mon itinéraire de développement personnel, il m’est arrivé de me retrouver dans des événements qui ne pouvaient correspondre à ma vie actuelle et que j’ai interprétés comme des événements de « vies antérieures ».
Ne pas être choqué est une chose, trouver les bons moyens pour aider les patients à sortir de leur difficulté en est une autre. Cela m’a conduit à chercher dans la littérature ce qui pouvait exister concernant le sujet des vies antérieures. Ce que j’ai trouvé en littérature française sur la question ne m’a pas totalement satisfait, notamment parce je suis très souvent tombé sur des textes type new-âge qui ne satisfaisaient pas mon côté rationnel. J’ai donc cherché dans la littérature américaine et j’ai trouvé plusieurs titres qui m’ont paru plus satisfaisants, dont ce livre d’Irene Hickman, Mind Probe Hypnosis.
La première chose qui m’a interpellé, c’est qu’Irene Hickman était ostéopathe et que lorsqu’au début de son livre elle évoque les insatisfactions qui l’ont conduite à chercher dans d’autres voies, je me suis personnellement retrouvé. De plus, bien que ce soit anecdotique, elle a vécu et exercé à Kirksville, le berceau de l’ostéopathie. Je ne pouvais pas être totalement insensible à cela…
Ce livre parle d’hypnose, une technique dont je me suis toujours méfié, parce que ce que j’en connaissais me donnait l’impression d’une prise de pouvoir d’un praticien sur une personne, ce qui m’a toujours semblé indu parce que ne respectant pas le libre arbitre. Mais Irene Hickman précise que l’hypnose dont elle parle n’est pas l’hypnose de foire, celle que l’on voit à la télévision, ni une hypnose directive, dans laquelle le praticien induit chez son patient une suggestion de contrôle. Même si cette manière de procéder a pu se montrer bénéfique dans certains cas, elle n’amène pas la personne à découvrir, révéler ou dissiper ses anciennes expériences traumatiques qui maintiennent des troubles actuels.
Irene Hickman nous propose une hypnose non directive dont elle nous dit : « En utilisant des techniques non directives — poser des questions plutôt que de donner des suggestions — j’ai appris que l’on pouvait explorer des profondeurs surprenantes. Mes patients m’ont appris qu’à un niveau plus profond de leur conscience existe une source de connaissance et de compréhension, non seulement par rapport à la nature de leurs problèmes, mais également sur les causes de chaque problème et sur le remède nécessaire. »
Et d’ajouter : « J’ai acquis la profonde conviction que dans le subconscient de chacun de nous existe un niveau de sagesse et de perspicacité surpassant très largement ce qui est accessible dans notre état habituel de conscience. J’ai appris que par l’utilisation de l’hypnose, il est possible de transcender le temps et l’espace, de se rappeler des mémoires lointaines et de les revivre, certaines de temps très anciens. »
Voilà ce qui m’a intéressé : permettre à la personne de laisser émerger ce qui la perturbe et l’aider à le résoudre. De plus cette recherche de contact avec notre « sagesse inhérente » me semble en cohérence avec la philosophie ostéopathique.
De ce fait, l’utilisation de l’hypnose ne m’est pas apparue comme la partie la plus importante de cet ouvrage. D’ailleurs, je n’y recours pas. Nos techniques de relâchement permettent au patient de se détendre suffisamment, au point de faire baisser la vigilance de l’état d’éveil habituel et de permettre à des informations habituellement refoulées d’émerger. Ce qui m’a intéressé, c’est la manière de guider la personne et de lui faire réexpérimenter un revécu passé perturbateur pour l’en libérer, ce revécu fut-il de vie antérieure.
Ce livre dérangera sans doute plus d’un, ostéopathe ou non. C’est logique. Il évoque des domaines peu explorés en France et notre rationalité parfois frileuse nous pousse à rejeter tout ce qui nous entraînerait en dehors de nos limites de sécurité. Pourtant, il m’a apporté des éléments tellement pertinents pour aider mes patients que je ne peux les sous-estimer, d’où mon désir de faire partager les informations qu’il propose.
Reste la question de la véracité de ce qui est évoqué par les patients en état de régression consciente. S’agit-il vraiment de vie antérieure, de simples métaphores, ou de fantasmes de l’inconscient ? Je ne saurais trancher. Mais ce qui me semble important, c’est que ce cela vienne de l’inconscient et que ce soit thérapeutiquement efficace. Et sur ce point, ce que j’ai personnellement vécu et ce que j’expérimente avec les patients, ne me laisse guère de doute.
Une dernière chose, importante pour moi : je ne cherche jamais à emmener un patient dans des aventures de vies antérieures. En soi, le passé n’a aucun intérêt. La vie est dans le présent, c’est pour moi évident. En revanche, si lors d’un processus somato-émotionnel la personne est amenée à régresser dans une vie antérieure, alors je désire pouvoir l’accompagner et l’aider à libérer ce qui doit l’être. Voilà ce que nous propose cet ouvrage.