Etat d'être du thérapeute dans la pratique ostéopathique
Pierre Larchevèque, septembre 2007, Lognes
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Résumé du mémoire
Introduction
La mise en pratique des techniques ostéopathiques permet à l’étudiant, lors de l’apprentissage, d’avancer vers une maîtrise technique, mais elle est aussi l’occasion de découvrir des perceptions nouvelles, inattendues. Un questionnement naît alors sur le crédit que l’on peut accorder à ces dernières, qui diffèrent parfois des sensations telles qu’elles sont référencées. Ces informations nouvelles proviennent-elles du système corporel du patient ou sont-elles créées d’une quelconque façon par le praticien ?
Les perceptions ne sont bien-sûr pas le seul paramètre conditionnant la réussite thérapeutique. D’autres éléments entrent en jeu : la maîtrise d’une technique, l’« état » des tissus du patient (toxines, stress…), ce que le patient propose au travail, ce qu’il accepte de découvrir…
Néanmoins, il semble évident que l’état dans lequel se trouve le praticien influe sur les techniques employées, que la relation entre thérapeute et patient, que la compréhension par le thérapeute du cas du patient et la dynamique de transfert et contre-transfert entre patient et thérapeute ont également une incidence sur l’issue du traitement.
Ainsi, la rencontre avec des praticiens qui ont développé des qualités perceptives très fines en faisant appel à la fois à leurs sensations, à leur intuition m’a permis d’entrevoir une interaction entre le faire et l’être, entre l’exécution de techniques et la manière d’être du thérapeute. Recherchant ce qui avait été publié dans la littérature ostéopathique sur cet état d’être, il m’est alors apparu que des ostéopathes parlaient d’une manière d’être là particulière en modélisant un concept de présence et que celle-ci paraissait avoir un rôle essentiel aussi bien dans la perception que dans la qualité de la relation thérapeutique.
Cette notion est plus souvent évoquée comme quelque chose allant de soi. Elle est souvent présentée comme une évidence qui s’impose. Le thérapeute débutant est alors confronté à une injonction paradoxale (« sois détendu, sois présent… »), sans que soient précisées les conditions nécessaires à sa mise en place.
L’objectif de ce mémoire est de tenter de comprendre ce qu’est la présence, quelle place elle occupe et ce qu’elle peut apporter dans la pratique. Il analysera comment les ostéopathes l’ont modélisée et quelle application en fait chacun.
Mais aussi, il semble essentiel de cerner les moyens de mettre en place et d’exercer cette disponibilité, cette écoute perceptive. Quels sont-ils et quelle place est-il possible de leur réserver dans le cursus de formation ostéopathique ?
La première partie du mémoire est consacrée à l’étude bibliographique de la modélisation de la présence qu’ont faite des ostéopathes de référence comme William Garner Sutherland, Rollin Becker, Harold Ives Magoun, Viola Frymann, Pierre Tricot, Hugh Milne, Thierry Dubois et Philippe Hansroul.
Chacune de ces modélisations n’emploie pas systématiquement le terme de présence ; toutefois de nombreux points communs semblent les rapprocher et choisir un terme unique m’a paru plus facile pour rendre compte de la description de chacun. Ainsi, le terme d’« état de pré-
sence » regroupera l’ensemble des états particuliers dans lesquels s’immergent les thérapeutes lors des séances de soins.
La seconde partie est constituée d’un recueil de quatorze entretiens réalisés dans le but de comprendre quelle est la mise en pratique du concept de présence faite par les praticiens eux-mêmes dans le quotidien de leur cabinet.
Enfin, la troisième et dernière partie analyse quelques démarches susceptibles de développer et d’exercer cet état de présence. Elle répertorie des exercices pouvant permettre d’aider le thérapeute à améliorer la qualité de sa présence. Les approches étudiées sont celles de Pierre Tricot, Roger Vittoz et Karlfried Graf Dürckheim.
Résumé
Devant un questionnement sur les moyens d’amélioration de l’efficacité thérapeutique dans la pratique ostéopathique (autres que purement techniques), il est apparu que la manière d’être là du thérapeute joue un rôle important dans l’issue du traitement. La Présence du thérapeute influe sur plusieurs niveaux : elle lui permet de s’ouvrir à un domaine perceptif plus large et de créer un climat de confiance et de sécurité dans la relation thérapeutique.
L’objectif de ce mémoire, au travers de publications relatives à ce sujet et d’entretiens avec des ostéopathes, est d’analyser ce qu’est la Présence dans la pratique ostéopathique et quels sont les moyens dont le thérapeute dispose pour la développer.
Mots-clés : Ostéopathie, Présence, Centrage, R.E. Becker, P. Tricot.
Abstract
Wondering about the means of improving the therapeutic efficiency (other than technical ones) in osteopathic practice, the way of being “here and then” of the practitioner seems to play a major role in the treatment issue. The Presence of the practitioner has an influence upon several levels: it allows to open one’s mind to a wider field of perceptions and to establish an atmosphere of confidence and security in the therapeutic relationship.
The aim of this work, through publications about this subject and talks with different osteopaths, is to analyse what the presence is in concrete terms in the osteopathic practice and how practitioners can develop it.
Keywords: Osteopathy, Presence, Focusing, R.E. Becker, P. Tricot.