Éloge funèbre de Still par Arthur Hildreth

« Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui, pour rendre respect, et accomplir les derniers devoirs à tout ce qui reste de mortel de l’un des hommes les plus aimables. Nous ne devrions pas être tristes, mais au contraire nous réjouir avec lui à travers le changement qui a pris place en accord avec la loi naturelle du grand principe de vie, en lequel il a cru implicitement et dont il a été l’un des plus grands serviteurs de son temps. »

« Quelques semaines avant que Maman Still ne décède, alors qu’elle approchait de la fin, et que nous le savions tous, j’ai eu le privilège de me trouver à Kirksville et je n’oublierai jamais un léger incident qui se produisit entre le Vieux Doc et moi. Il était tard ce soir-là et nous étions dehors, face à la maison, sur la pelouse. Connaissant la grande épreuve qu’il allait devoir affronter, je lui dis : ‘Papy, dans ce moment crucial de votre vie, vos enfants voudraient qu’existe un moyen leur permettant de porter au moins une partie de votre fardeau.’ Et à ma grande surprise, il me répondit, en me regardant droit dans les yeux : ‘Garçons, vous n’avez pas besoin de vous inquiéter à mon propos. Depuis plus de trente ans maintenant, je vous enseigne, à vous et au monde, la Loi Naturelle et le départ de la Mère n’est que l’accomplissement de cette Loi Naturelle ; une nouvelle étape dans la marche de sa vie s’accomplit ; un changement de la mortalité vers l’immortalité. Elle a vécu une vie belle et utile et le temps est venu pour elle de rejoindre une plus grande utilité ; son changement n’est que l’accomplissement du plan de vie divin et je serais un fieffé lâche si je m’effondrais maintenant’. »

« Ceux d’entre vous qui furent présents au moment de son décès se rappellent de quelle belle manière il a porté son fardeau. Cela n’est qu’un des nombreux exemples de son exemplaire courage, de son indomptable volonté et de son indéfectible foi. Non, non pas foi, mais connaissance de la vie qui a tellement contribué au grand œuvre de sa vie. »

[...] « À vous, hommes et femmes de la profession ostéopathique, dont je sais que les cœurs sont présents ici et maintenant, même si vous n’avez pu être présents physiquement ; à vous, je dis que sa vie a toujours été un exemple vivant de ce qui peut être accompli grâce à d’inébranlables et inlassables efforts, orientés vers les principes et la vérité. Sa réussite et tout ce qu’il a accompli de son vivant devraient être une permanente inspiration ; le travail qu’il nous a transmis est un travail de service, qui nous confère de grands privilèges et de grands avantages. La possibilité qui nous a été donnée de consacrer nos vies à un domaine d’une si grande utilité est une bénédiction, et à lui en revient le mérite. Dieu accorde que puisse nous être données la sagesse et la force dans le dessein de persévérer vers le plus grand degré de perfection de ce grand œuvre, encore dans l’enfance. Et, en ce moment sacré du décès de notre maître bien-aimé, que les anges des Cieux entendent et enregistrent le serment émanant du cœur de chaque ostéopathe vivant, celui de ne jamais manquer de transmettre ce grand œuvre, l’œuvre d’une vie, afin que le drapeau de la vérité que nous déployons dans le monde et le combat de vaillance qu’il a mené sa vie durant, ne soient jamais déshonorés, entachés, ou associés à l’ignorance et au mensonge. Que Dieu nous aide pour cela. »

« L’homme est un composé de la plus noble substance (dont) les attributs sont la vie, le mouvement, la sagesse, et une durée illimitée. »

(note manuscrite de Still non datée, citée par Carol Trowbridge dans Naissance de l'ostéopathie, Editions Sully, 1999, p. 247.