Le livre des damnés - Croyance ou ouverture ?

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Remplaçons croyance par ouverture

Les cellules d’un embryon se métamorphosent par étapes. Je pense que l’organisme social est un embryon. Plus une idée est ancrée, plus elle se fige.
C’est dire que les croyances nous immobilisent. S’ouvrir, ne serait-ce qu’un instant, faciliterait le progrès.

Cependant, bien que j’aie choisi de remplacer la croyance par l’ouverture, mes méthodes restent classiques en ce sens qu’elles ressemblent à celles qui ont servi à construire les croyances ; ce sont les moyens des théologiens, des indigènes, des scientifiques et des enfants. Car si les phénomènes sont tous contigus, il n’existe aucune méthode vraiment différente. C’est donc avec les moyens peu concluants des évêques, des diseurs de bonne aventure, des évolutionnistes et des paysans – peu concluants puisqu’ils ne font que décrire le local – que j’aurai écrit ce livre.

C’est aussi l’expression et la marque d’une époque.

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Toute science vise à définir. Rien n’est encore clairement défini, car il n’y a rien à définir.
Darwin a écrit L’Origine des espèces par le biais de la sélection naturelle. Il n’a jamais réussi à dire ce qu’il entendait par « espèce ».
Impossible définition. Rien n’a encore été tranché à ce sujet, et pour cause. Chercheriez-vous une aiguille inexistante dans une botte de foin imaginaire ?
Par ses incursions dans l’indéfinissable, la science cherche surtout à devenir réelle.

Celui qui cherche la vérité ne risque pas de la trouver. Mais il reste néanmoins l’infime possibilité qu’il devienne lui-même la vérité.
Sous le couvert de l’enquête, la science est une pseudoconstruction, une quasi-organisation ; elle aspire à trouver à l’échelle du particulier l’indépendance, l’harmonie, la stabilité, l’équilibre, la cohérence, l’entité.
Infime possibilité qu’elle y parvienne.