Andrew Taylor Still, le fondateur de l’ostéopathie, a rédigé cet ouvrage en 1899. Il a alors 71 ans et il ressent l’urgence de consigner par écrit ce qu’il considère comme essentiel: sa philosophie.
À lire aujourd’hui, avec le recul d’un siècle, ce livre paraîtra parfois désuet, plein d’affirmations ou d’hypothèses que nos connaissances actuelles invalident ou relativisent. En lisant ce texte nous devons donc bien conserver présentes à l’esprit les caractéristiques de l’époque et du lieu où ce livre fut écrit.
La médecine scientifique commence tout juste à se développer. Elle va peu à peu supplanter l’ancienne, empirique, souvent totalement inadaptée, voire pire que les maux qu’elle prétend soulager. Elle n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves et Still se méfie, lui reprochant de de n'être guidée par aucune philosophie.
Dans cet ouvrage, Still tente de renforcer les fondements de l’ostéopathie qu’il sent menacés par les jeunes ostéopathes, enthousiasmés par les nouvelles perspectives médicales et scientifiques. Si nous parvenons à maintenir ces ajustements, nous saurons extraire de ce texte toute sa richesse conceptuelle. Nous discernerons la puissance et la stabilité des fondements de l’art ostéopathique et sa grande originalité, intacte malgré le temps écoulé.

Réédition novembre 2003
Il s'agit plus qu'une simple réédition. Outre les corrections, des nouveautés ont été intégrées à l'ouvrage.

Une nouvelle préface insistant sur les influences de Still et notamment la filiation de la philosophie de l'ostéopathie avec l'évolutionnisme de Spencer.
De nombreuses notes de cohérence, établissant les liens avec les autres écrits de Still, notamment Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie.
Philosophie reprend (souvent mot pour mot) la presque totalité du discours philosophique de Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie, écrit en 1892, publiée seulement en 1902.
Des notes établissent la cohérence et les liens avec l'évolutionnisme de Spencer, principalement exprimé dans Premiers Principes et Principes de biologie, ouvrage qu'a parfaitement étudié Still. Ces notes permettent de bien saisir les similitudes entre les deux énoncés philosophiques.
Biogène, correspondant au chapitre 11 de Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie, a été ajouté en annexe. Il couronne l'exposé philosophique de Still et a sa place logique dans cet ouvrage.
Les enseignements du Dr Still, traduction d'un article de Carl McConnell, a également été ajouté. Étudiant de Still, McConnell est sans doute un des rares contemporains à avoir perçu à la fois la filiation de l'ostéopathie et de l'évolutionnisme de Spencer, et l'importance du discours philosophique et métaphysique de Still.


Préface à l’édition française

La Philosophie de l’Ostéopathie (Philosophy of Osteopathy) est le second livre d’A. T. Still, publié en 1899, deux années après l’Autobiographie.

Still a 71 ans et sa santé décline. D’anciens élèves commencent à publier des ouvrages sur l’ostéopathie dont Still n’est pas du tout satisfait. Dès lors, il se sent pressé par l’urgence de consigner l’essentiel ostéopathique. Philosophie de l’ostéopathie est donc le premier ouvrage écrit par Still avec cet objectif en tête.

Pour bien comprendre l’ouvrage, il me semble important de rappeler ce qu’était la médecine et sa pratique dans le Middle West américain à l’époque de Still, d’évaluer quel était le niveau de connaissances du temps concernant les sciences de l’homme, de présenter certains éléments de l’histoire du collège de Kirksville et du développement de l’ostéopathie, jouant un rôle important dans l’état d’esprit de Still à cette époque, et d’évoquer enfin rapidement les sources auxquelles s’est référé Still pour fonder son modèle philosophique.

Une médecine inefficace et dangereuse
L’évocation du contexte médical de l’époque et du lieu nous permettra de comprendre son cheminement mais également sa sévérité vis à vis des médecins et des systèmes médicaux : dans les états pionniers, la pratique de la médecine n’est pas réglementée. Elle ne le sera que progressivement à partir des années 1870. Cette médecine est probablement plus proche des descriptions de Molière que de la médecine actuelle et, bien entendu, elle est le plus souvent impuissante. Il l’appellera lui-même médecine de l’à-peu-près, ou du viser-rater (Still, 1998, 144).

À l’époque, la médecine s’apprenait auprès d’un praticien déjà en exercice, ce savoir pratique étant complété par la lecture des ouvrages de médecine que pouvait posséder le praticien (Trowbridge, 1999, 82). Ainsi, Still apprendra la médecine auprès de son père, pasteur méthodiste et médecin, au contact des indiens shawnee et de leurs pratiques.

Dans les années 1860, désirant parfaire sa formation médicale, il tentera d’intégrer un enseignement plus formel : « Ultérieurement, il dira que lors de son entrée à l’École de médecine et de chirurgie de Kansas City, immédiatement au sortir de la guerre de Sécession, il fut dégoûté par les enseignements et n’alla pas jusqu’au diplôme. Évidemment, un diplôme d’une école médicale de l’époque ne signifiait pas grand chose, si ce n’est un papier à accrocher au mur. Les conditions exigées pour entrer dans ces entreprises pour la plupart commerciales se réduisaient généralement à la capacité de payer les frais de scolarité. L’étudiant devait assister à un cours de deux années de conférences échelonnées de novembre à février, la seconde année présentant le même programme que la première, sans entraînement clinique et comme beaucoup d’étudiants étaient illettrés, seul un bref examen oral était requis pour obtenir le diplôme » (Trowbridge, 1999, 133-134).

Son intérêt pour la mécanique le conduira à rapprocher ses trouvailles de l’organisation de la structure humaine et à se plonger dans l’anatomie, qu’il étudiera sur les squelettes indiens. Il sera ainsi révolutionnaire en émettant l’idée d’une relation entre l’anatomie et la fonction. Cette étude, lui fournissant un support réel de connaissance, lui permettra également de sortir de l’empirisme médical de l’époque. En combinant une connaissance anatomique et physiologique à la logique d’un raisonnement, il fut pionnier dans l’approche scientifique de la maladie et de la médecine.


Le début de la médecine scientifique
L’évaluation des connaissances médicales du temps est également indispensable pour comprendre les propos que Still tient dans Philosophie de l’Ostéopathie. Nous sommes en 1899. Ignace Semmelweis (1818-1865), obstétricien hongrois a découvert l’origine infectieuse de la fièvre puerpérale et préconise l’asepsie, mais il est combattu par les médecins de l’époque et ses travaux ne sont pas diffusés. En France, Claude Bernard (1813-1878) vient de jeter les bases de la médecine expérimentale, fondement de la médecine actuelle. Louis Pasteur (1822-1895) et ses travaux commencent seulement à être reconnus, En Angleterre, Joseph Lister (1827-1912) lutte pour imposer la notion d’asepsie, En Allemagne, Robert Koch (1823-1910) découvre le bacille de la tuberculose (1882), aboutissant à la découverte de la tuberculine.
Toutes ces recherches qui constituent le point de départ de la médecine scientifique moderne, ne sont peut-être pas encore connues de Still, ou bien la méfiance qu’il a développée à l’égard de tout ce qui est médical le rend très circonspect à leur égard. Il raisonne donc à partir de son niveau de connaissance en anatomie et en physiologie et formule des hypothèses par rapport à ce qu’il observe ou aux résultats qu’il obtient. Dans beaucoup de cas, nos connaissances d’aujourd’hui sont venues invalider ces hypothèses, apportant d’autres explications. Pourtant, le bon sens, la faculté d’observer, l’aptitude à résoudre les difficultés et les résultats obtenus nous obligent à admettre que malgré cela, l’ostéopathie demeure une approche véridique et efficace, même si Still nous déroute souvent.

Une expansion impossible à contrôler
L’histoire du collège et du développement de l’ostéopathie nous donnera enfin quelques ultimes lumières. Jusqu’en 1896, le collège de Kirksville a été la seule institution de formation à l’ostéopathie. Still a pu assez facilement contrôler le développement et les orientations prises par le mouvement, mais à partir de 1896, d’autres collèges se sont créés (entre 1896 et 1899, treize collèges légitimes se sont ouverts). Dès lors, il ne contrôle plus le mouvement et sent l’ostéopathie lui échapper, prendre des orientations qu’il ne souhaitait pas et il en souffre.

Au sein même du collège de Kirksville existent des conflits dans les orientations de l’enseignement, notamment entre Still d’une part, et William Smith,[1] enseignant de la première heure au collège et les frères Littlejohn, d’autre part, tous écossais et médecins. Les frères Littlejohn sont arrivés aux États-Unis vers les années 1890. J. Martin Littlejohn – celui là même qui fondera la British School of Osteopathy à Londres en 1913 –, était diplômé de l’université de Glasgow, James était chirurgien et docteur en médecine et David détenait un diplôme en sciences.[2] Souffrant de problèmes de nuque et de gorge, J. Martin se rendit à Kirksville pour y recevoir un traitement ostéopathique. Il recouvra la santé et fut recruté pour donner des cours à l’ASO [3] sur son sujet favori, la physiologie. En 1898, il devint doyen de la faculté et professeur de physiologie à l’ASO, tout en suivant les classes d’ostéopathie. James et David suivirent leur frère à Kirksville où ils enseignèrent également, tout en étudiant l’ostéopathie.[4]


William Smith et les Littlejohn étaient médecins et fervents partisans de la médecine scientifique qui commençait à se développer. Martin préférait une ostéopathie largement fondée sur la physiologie plutôt que sur l’anatomie. Bien qu’il fut attiré par les principes naturalistes sous-jacents à la science de Still, croyant à l’approche sans drogue, Littlejohn défendait ardemment que tout ce qui fait partie de la science médicale – excepté la matière médicale –, devait être inclus dans le programme d’étude et de pratique.[5] Ainsi, sous l’action conjuguée de William Smith et des frères Littlejohn, le caractère de l’ASO commença de changer ce qui aboutit à d’inévitables heurts avec Still.

E. R. Booth, un des premiers ostéopathes, évoque ces conflits : « en plusieurs occasions, Still ferma l’école pour discuter avec les enseignants de la compatibilité du diagnostic médical et de l’ostéopathie. Un étudiant se rappela Still faisant irruption furieux dans une salle de classe, écrivant frénétiquement au tableau : ‘Pas de physiologie !’ » (Booth, 1905, 493) Ceci est important pour nous permettre de comprendre l’attitude de Still et les propos qu’il tient dans Philosophie de l’Ostéopathie. Il y défend une conception presque purement anatomique de l’ostéopathie, accordant peu de place aux connaissances en physiologie.

On peut être surpris de l’attitude de Still face aux avancées des sciences médicales de son temps. De la part d’un homme qui a toujours été favorable au progrès, cette attitude étonne. N’écrivait-il pas dans l’Autobiographie : « Mon père était un fermier progressiste, et il était toujours prêt à laisser de côté un vieille charrue s’il pouvait la remplacer par une autre mieux adaptée à son travail. Durant toute ma vie, j’ai toujours été prêt à acheter une meilleure charrue » (Still, 1998, 168). Il est probable que les raisons profondes expliquant une telle attitude sont multiples et diffuses. Pour Still, le danger principal de la recherche médicale, vient de l’assimilation de tous les nouveaux aspects apportés en un tout : mélange de la physiologie avec les autres disciplines telles que la pharmacologie. Or, on sait à quel point il a toujours été hostile à l’utilisation des drogues : « j’ai appris que les drogues sont dangereuses pour le corps et que la science de la médecine n’est – comme l’admettent certains grands praticiens –, qu’une hypocrisie. » (Still, 1998, 41) Il ressentait donc un danger à accepter ce que pouvaient apporter les développements médicaux de l’époque avec le risque de voir s’émousser l’identité, l’originalité et la pureté de l’ostéopathie. Les difficultés actuelles de l’ostéopathie américaine nous prouvent la justesse de son pressentiment.

Enfin, bien que Still ait apparemment été séduit par la personnalité et le savoir de Littlejohn, il semble que des conflits soit rapidement nés entre les deux hommes, J. M. Littlejohn, sans doute aussi sûr de sa position que l’était Still de la sienne, ayant certainement été très malhabile dans la manière de procéder pour la faire accepter.
Pour terminer, n’oublions pas que malgré la grande ouverture d’esprit dont il fit preuve toute sa vie, Still est maintenant âgé de 71 ans. L’accumulation des certitudes amassées au cours d’un long exercice professionnel, couronné de nombreux succès lui a donné une conviction absolue quant à la véracité de ses théories. De plus, ces certitudes ont été acquises dans la souffrance, face à un ostracisme médical et religieux difficile à imaginer. Cela, associé à sa personnalité peu encline à la souplesse et au compromis et à la rigidité que confère souvent l’âge, nous permet de comprendre que les propos ne soient pas mesurés.


Philosophie d’abord

Dans cet ouvrage, Still ne nous parle que de philosophie [6], c’est-à-dire qu’il nous indique quel état d’esprit adopter, comment évaluer l’organisme en partant du normal afin de comprendre l’anormal. Il s’attache à un modèle général et simple, applicable pour observer et traiter efficacement le patient. Il nous montre sans cesse dans quel esprit doit observer et travailler l’ostéopathe. Il ne fournit aucune technique. Il en fournira d’ailleurs très peu dans ses ouvrages. Il semble que cela ait été de sa part délibéré : « Je désire exprimer clairement qu’il existe de nombreux moyens pour ajuster les os. Et lorsqu’un praticien n’utilise pas la même méthode qu’un autre, cela ne démontre aucunement de l’ignorance criminelle de la part de l’un ou de l’autre, mais simplement deux moyens différents pour obtenir le même résultat... Chaque praticien devrait utiliser son jugement personnel et choisir sa propre méthode pour ajuster tous les os du corps. Le problème n’est pas d’imiter ce que font avec succès quelques praticiens, mais de ramener un os de l’anormal au normal. » (Still, 2001, 44) [7].

De multiples sources

Le modèle ostéopathique s’est élaboré lentement, Still désirant accompagner son savoir faire d’un savoir penser.
« Il naquit fils d’Abram Still, un prêcheur méthodiste itinérant de la frontière, de telle sorte que la doctrine méthodiste du perfectionnisme imprégna sa philosophie, tout comme elle imprégna d’une manière ou d’une autre l’ensemble de la pensée et de l’activité américaine du dix-neuvième siècle. […] Quelques philosophes étendirent le concept de perfectionnisme à ce qu’ils percevaient comme l’étape logique ultérieure et demandèrent : si Dieu est parfait, comment toute chose par Lui créée, y compris le genre humain, pourrait-elle être imparfaite ? Telle fut la position de Still. »

Expérimentateur sans limites, il est allé chercher dans tous les domaines s’offrant à sa curiosité : « L’univers de Still ne fut plus jamais le même après qu’il se soit accordé à la pensée des transcendantalistes,[8] des universalistes,[9] des spiritualistes,[10] des mesméristes [11] et des phrénologistes,[12] chacun d’eux étant le fer de lance de mouvements fondés sur un monde centré sur l’humain fonctionnant selon des lois naturelles. Leurs idées firent vibrer toute la pensée américaine du dix neuvième siècle et ouvrirent la voie à l’acceptation de la théorie de l’évolution. Bien que l’ostéopathie soit née à la frontière,[13] Still a bénéficié du flux incessant d’idées du dix neuvième siècle, formulant sa science à partir de la phrénologie, du mesmérisme ou du magnétisme, du reboutement, du spiritualisme, du perfectionnisme, de la mécanique, et des concepts évolutionnistes. Comme la vie de Still peut être mieux comprise en le replaçant dans le monde de son temps, la première partie de ce livre est consacrée à l’environnement familial de Still. La seconde partie s’intéresse à l’histoire personnelle de Still, pour montrer aussi précisément que possible les choix qui se présentèrent à lui à cette époque. » (Trowbridge, 1998, 15-17) (Trowbridge, 1999, 15-16).


L’évolutionnisme de Spencer

Ce sont les travaux du philosophe anglais Herbert Spencer [14] qui lui fourniront les éléments dont il a besoin.
Pour Spencer, l’évolution [15] est un processus rythmique continu, naissant de la continuelle recherche d’équilibre entre deux principes fondamentaux que sont : intégration (influx) et désintégration (efflux). En d’autres termes, la vie d’un organisme est possible grâce aux échanges qu’il contracte avec son environnement et à l’adaptation des relations internes aux conditions externes, la perte de cet équilibre conduisant à la mort.

Les échanges constants intervenant entre l’organisme vivant et son environnement entraînent l’intégration progressive d’informations, d’énergie et de matière que Spencer conçoit comme le moteur essentiel du mécanisme évolutif puisqu’il mène à la complexification progressive du vivant.

L’originalité de l’œuvre de Spencer – et son principal défaut –, réside dans l’extrapolation d’un mécanisme fondamental du vivant (Principes de biologie, 1850, Principes de physiologie 1854), étendu à tous les compartiments de sa manifestation : la psychologie, la sociologie, l’éthique, la politique, etc., dans le but de développer une philosophie synthétique. Les éléments de biologie et de physiologie développés par Spencer ont particulièrement intéressé et inspiré Still.

Dès les années 1860, le système de l’évolution se répand et devient rapidement « la bible séculière du développement occidental ». [16] La pensée de Spencer s’impose aux États-Unis, dans toute l’Europe occiden­tale, mais également en Russie et au Japon, et ses thèses sont universellement diffusées dans les ensei­gnements universitaires.
Le succès des théories de Spencer aux États-Unis tient sans doute à plusieurs raisons. Elles s’adressent tout d’abord à des gens dont le bagage philosophique est peu étendu. De plus, sa philosophie, plus pragmatique que spéculative, se fonde sur un principe simple, étendu à toutes les manifestations du vivant, ce qui la rend séduisante et relativement accessible.

Par ailleurs, promouvant la libre entreprise et la loi du plus fort, elle étaie l’argu­mentaire théorique des partisans du libéralisme issu de la révolution industrielle et va dans le sens de l’esprit pionnier, permettant de justifier facilement certains agissements comme l’extermination ou la déportation des peuplades amérindiennes ou l’expansionnisme effréné dans les domaines industriel et économique.

Enfin, cette philosophie se veut naturaliste, se fondant largement sur l’observation, ce qui plaît beaucoup à Still, habitué à étudier dans le « grand livre de la nature ».
Aujourd’hui tombée en désuétude, la philosophie évolutionniste de Spencer a constitué « le système philosophique le plus régulièrement approuvé des classes dirigeantes et des milieux d’affaires de l’Occident industriel et libéral. » [17]
Cette désaffection découle sans doute des erreurs et fautes logiques qui caractérisent son projet, argumenté par le modèle de l’organisme, cherchant à décrire et à prescrire l’évolution sociale comme si elle dépendait simplement et directement de l’évolution biologique.


Philosophie aujourd’hui

À la lecture de Philosophie de l’Ostéopathie, nul doute que nous serons souvent déroutés. Tel fut le cas de William Smith, lorsqu’il visita Still pour la première fois et que celui-ci lui parla d’ostéopathie. Smith sut adopter une attitude juste d’observateur : « Laissez moi vous dire que l’ostéopathie ne peut être évaluée que par un esprit clair et sans préjugé. Si un homme, un médecin, vient à Kirksville et entend ce qu’il entendra tout en raisonnant à partir de ce qu’il a appris dans une école médicale, la seule conclusion possible pour lui est que l’ostéopathie est une tromperie et une illusion, une gigantesque foutaise destinée à extorquer tous les mois des centaines de dollars aux malades et aux affligés. Mais, si l’investigateur se donne la peine d’approcher le problème comme s’il n’y connaissait rien (et quatre années d’expérimentation de l’ostéopathie, me permettent d’affirmer que les docteurs n’y connaissent pas grand chose), de ne rien accepter pour acquis, de n’accepter aucune déclaration pour ou contre l’ostéopathie, mais de se contenter d’interroger une douzaine de patients en les considérant comme des hommes et des femmes sensés et non comme des hystériques, prêts pour l’asile d’aliénés ou comme des menteurs patentés, alors, s’il est homme honnête, il devra conclure, comme je le fis, qu’il existe encore des choses dans l’art de guérir qui ne sont pas connues de la profession médicale. » (Schnucker, 1991, 75).

Si nous parvenons à réajuster ce décalage relié à l’époque, il est merveilleux de constater que la philosophie de l’ostéopathie demeure aujourd’hui valide, totalement. C’est elle qui jaillit et que nous découvrons à chaque page de cet ouvrage.

Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie

Pour être complet, nous ne pouvons parler de Philosophie de l’ostéopathie, sans évoquer un autre livre de Still, Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie. Comme l’indique la date de copyright, ce livre a été écrit en 1892, époque de la création du collège de Kirksville. Bien que Still n’en dise mot, il est à supposer qu’il lui assignait une place importante dans l’enseignement et la propagation de l’ostéopathie naissante. Cependant, ce livre ne fut publié, nous dit Carol Trowbridge (1999, 249), qu’en 1902 puis mystérieusement retiré, sans explications. Il fut republié en 1986 par Osteopathic Enterprise à Kirksville Mo.

Cet ouvrage porte bien son nom : il rassemble la présentation philosophique, correspondant à ce qui est développé dans Philosophie de l’ostéopathie et l’exposition des principes mécaniques appliqués aux différentes régions du corps, notablement raffinés dans Recherche et pratique. Dans le présent ouvrage, seront notés les corrélations entre Philosophie et Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie.

Leur lecture montre que des parties entières de ces deux ouvrages se retrouvent presque textuellement dans Principes mécaniques. Seule la première partie du chapitre 11 appelé Biogen, semble vraiment originale. Comme il s’agit vraiment de philosophie et que par ailleurs la traduction française récemment parue ne m’apparaît pas satisfaisante, j’ai volontairement ajouté le chapitre Biogen à la fin du présent ouvrage.

Il me semble ainsi présenter l’ensemble des concepts philosophiques développés et publiés par Still.


Notes

1 William Smith : Diplômé de l’université d’Édimbourg en 1889, également détenteur de certificats du collège royal de médecine d’Édimbourg, du collège royal de chirurgie et de la faculté de médecine et de chirurgie de Glasgow. Il avait émigré aux USA et vendait du matériel chirurgical. Poussé par les médecins qu’il démarchait, il rencontra Still à Kirksville avec l’idée de le confondre comme charlatan. Il fit plus tard le récit de leur entrevue : « Ce qu’il me dit semblait tellement éloigné de tout ce qu’on m’avait enseigné dans les écoles médicales, si complètement absurde et chimérique que je lui demandais des preuves de ce qu’il avançait. Les preuves me furent données par les quelques seize patients qui témoignèrent de leur condition lors de leur arrivée à Kirksville et de leur état consécutif au traitement. » Il fut tellement séduit par les propos et les démonstrations de Still qu’il devint fervent partisan de l’ostéopathie, participa à la création du premier collège en 1892 et y enseigna l’anatomie pendant de nombreuses années. Still raconte à sa manière leur première entrevue dans l’Autobiographie (pp. 113-117).

2 J. Martin Littlejohn (1865-1947) s’inscrivit à l’université de Glasgow où il étudia la théologie. Bien que non encore diplômé, il fut ordonné en 1886 et enseigna déjà cette année là. En 1889, il retourna à l’université où il reçut le diplôme de professeur en arts de langues classiques. Il reçut le diplôme de licencié en théologie en 1890 et pendant les deux années qui suivirent, étudia la loi, jusqu’au diplôme de sciences légales obtenu en 1892. Pendant ce parcours, il reçut un diplôme universitaire de médecine, ce qui lui permit sans doute d’acquérir sa connaissance en anatomie et en physiologie. En 1892, Littlejohn émigra en Amérique et s’inscrivit à la Columbia University de New York. Il y termina son doctorat en philosophie en 1894. Cette année là, il fut élu président du collège Amity, à College Spring, dans l’Iowa, un collège mixte d’enseignement libre des arts. Après avoir quitté l’ASO, Littlejohn et ses frères fondèrent le Littlejohn College of Osteopathy à Chicago. Là, J. Martin s’inscrivit aux collèges médicaux de Dunham et Hering et reçut son diplôme de docteur en médecine. Il retourna en Angleterre en 1913 et y fonda la British School of Osteopathy (BSO).

3 ASO : Acronyme pour American School of Osteopathy (Collège Américain d’Ostéopathie), fondé en 1892.

4 James Buchanan Littlejohn (1869-1947) était diplômé en médecine et chirurgie de l’université de Glasgow. Pendant quatre années, il fut chirurgien pour le service du gouvernement anglais. Lorsque J. Martin retourna en Angleterre, James assura l’administration du collège de Chicago et eut un rôle actif dans le domaine de la profession ostéopathique. Peut-être qu’après son expérience avec l’ASO, James s’inscrivit l’école de droit du Kent dont il fut diplômé.
David Littlejohn (1876-1955) suivit dans les années 1891-92 les cours du collège de sciences de Kensington à Londres. Puis, de 1893 jusque 1896, il suivit les cours de l’université de Glasgow et pendant cette période, enseigna la chimie à la Western Medical School of Glasgow. En 1896, il vogua lui aussi vers l’Amérique. David reçut le diplôme de théologie au collège Amiti dans l’Iowa puis le diplôme de docteur en médecine au Central Michigan College de Saint Joseph dans le Michigan. Il partit pour Chicago avec ses frères, mais son intérêt pour la santé publique et l’hygiène lui firent prendre d’autres chemins.

5 J. Martin Littlejohn, « The Prophylactic and Curative Value of the Science of Osteopathy, » allocution présentée devant la Société Royale de Littérature de Londres, réédité dans le Journal of Osteopathy 6 (Février 1900) : 365-84.

6 Il peut être intéressant de définir ce que peut signifier pour Still le mot Philosophie. Le Webster donne de ce mot plusieurs définitions : 1/ Tout apprentissage particulier à des préceptes techniques ou des arts pratiques - Les sciences et les arts libéraux particuliers à la médecine, la loi et la théologie (un docteur en philosophie). 2/ Recherche de sagesse. Quête vers une compréhension générale de valeurs ou de réalités par spéculation plutôt que par observation. Analyse des fondements et des concepts exprimant des croyances fondamentales. 3/ Système de concepts philosophiques. Théorie sous-tendant ou concernant une sphère d’activité ou de pensée (la philosophie de la guerre, la philosophie de la science).

7 Il semble que Still ait bien compris la différence entre savoir-faire et philosophie et qu’il ait eu particulièrement conscience de la nécessité de préserver et transmettre l’aspect philosophique de l’ostéopathie (le modèle ostéopathique) plutôt que le seul aspect pratique. Pour lui, le seul savoir faire n’est pas utile s’il ne se fonde sur un savoir réfléchir et penser sur le problème présenté, ce qui nécessite le recours à un modèle, à la fois simple et universel.

8 Transcendantalisme : Doctrine philosophique privilégiant la croyance en une réalité plus élevée non validée par l’expérience sensorielle ou la raison pure, anciennement développée par Parménides et Platon. Le Transcendantalisme de Nouvelle Angleterre fut un mouvement religieux, littéraire et philosophique qui s’épanouit particulièrement à partir de 1836 avec la publication de l’essai de Ralph Waldo Emerson Nature. Les transcen-dantalistes supportèrent les mouvements novateurs abolitionnistes et féministes et les réformes générales de la société et des églises.

9 Universalisme : Doctrine théologique niant l’existence de l’enfer et selon laquelle toutes les âmes seront universellement sauvées. Aux USA, le mouvement date des années 1700 et ses premiers leaders furent Hosea Ballou, John Murray et Elhanan Winchester.

10 Spiritualisme : Système centré sur la présomption que la communication avec les esprits des morts est possible. Dans son essence moderne aux USA, le spiritualisme se relie aux soeurs Fox, qui dans les années 1850 travaillèrent sur l’écriture automatique, les perceptions extrasensorielles, etc.

11 Mesmérisme : Système de guérison développé par un médecin autrichien Franz Anton Mesmer (1734-1815), fondé sur le magnétisme animal. Mesmer traitait des patients névrosés en utilisant des aimants et l’hypnose qu’il inventa.

12 Phrénologie : Discipline fondée par l’autrichien F. J. Gall vers les années 1780. Selon lequel toutes les facultés et inclinations ont leur siège sur les saillies cérébrales sur lesquelles se moulerait la calotte crânienne, d’où la possibilité de connaître ces facultés et inclinations en inspectant les bosses du crâne. Cette approche influença beaucoup de chercheurs de l’époque tels les français Broussais, Broca, Compte et des américains comme H. Spencer, ou le biologiste H. Russel Wallace. Elle semble avoir influencé notablement Charles Darwin pour l’élaboration de sa théorie de l’évolution.

13 Frontière, Frontalier : Dans la culture américaine, le mot « frontière » ne signifie pas seulement une limite, entre deux pays par exemple, mais plus généralement, une limite atteinte dans un domaine particulier, ici la colonisation. Les territoires atteints n’étaient pas à proprement parler des pays différents, mais des régions non colonisées généralement occupées par différentes tribus indiennes.

14 Herbert Spencer (1820-1903) Philosophe anglais, fondateur de la philosophie évolutionniste. Il tenta d’élargir le concept évolutionniste développé par Darwin au niveau de la biologie, à tous les domaines des activités humaines, notamment la psychologie, la sociologie, l’éthique, etc. Tout en affirmant le caractère inconnaissable de la nature intime de l’univers, il tenta de donner une explication globale de l’évolution des êtres à partir des lois ordinaires de la mécanique (à laquelle Still était particulièrement sensible). Selon Spencer, le monde se transforme et évolue de l’inorganique vers le biologique, le psychologique et le social : à chacun de ces stades se vérifie la loi de complexité croissante, par l’adaptation de plus en plus précise des fonctions aux conditions changeantes du milieu, par l’intégration toujours plus grande des parties au tout et par la diversification des relations sociales. Dans Premiers Principes (1862) et Principes de biologie (1864), A. T. Still trouvera les éléments qui lui permettront d’élaborer un cadre conceptuel à l’ostéopathie naissance.

15 Les premiers développements du concept évolutionniste ne doivent rien à Darwin. On les trouve exprimés dans Principes de biologie (1850), neuf ans donc avant la publication de L’Origine des espèces.

16 Patrick Tort : Spencer et l’évolutionnisme philosophique, p. 4.

17 Patrick Tort : Préface à l’Autobiographie d’Herbert Spencer, p. v.


Bibliographie

Booth, Emmons Rutledge, 1905. History of Osteopathy and Twentieth-Century Medicine. Caxton Press, Cincinnati.

Spencer, Herbert, 1987. Autobiographie. Presses Universitaires de France, Paris, , ISBN : 2-13-039915-0.

Spencer, Herbert, 1885. Premiers Principes. Félix Alkan, Paris, , ISBN : .

Spencer, Herbert, 1877. Principes de biologie. Germer Baillières, Paris, , ISBN : .

Still, Andrew Taylor, 1998. Autobiographie. Sully, Vannes, 362 p., ISBN : 2-911074-08-04.

Still, Andrew Taylor, 2001. Ostéopathie, recherche et pratique. Sully, Vannes, 314 p., ISBN : 2-911074-29-7.

Tort, Patrick, 1996. Spencer et l'évolutionnisme philosophique. PUF Que sais-je ?, Paris, , ISBN : 2-13-048034-9.

Trowbridge, Carol, 1999. La Naissance de l'ostéopathie. Sully, Vannes, 292 p., ISBN : 2-911074-16-5.


Sommaire

Préface à l’édition française

Préface à l’édition américaine

Chapitre 1 : Quelque remarques liminaires
Pas un travail de compilation – Auteurs cités – Méthode de raisonnement – L’ostéopathe, un artiste – Quand je devins ostéopathe – L’opinion du Dr Neal – Autres opinions – Études nécessaires – Ce que je veux dire par anatomie – Principes – Guide pour la pratique de l’ostéopathe – Le fascia – Pas une tâche agréable – En dehors des théories en vigueur – Vérités de la nature – Corps, mouvement et esprit – L’ostéopathie pour guérir les maladies – L’ostéopathe doit trouver la santé.

Chapitre 2 : Explorations ostéopathiques
Les divisions du corps – À la recherche de la cause – Le devoir de l’explorateur ostéopathique – Classification et division – L’anormal – Pouvoirs des nerfs – Témoins à interroger – Excroissances anormales – Chercheur de vérité – Fluide cérébro-spinal – Chimie – Chimie de la nature.

Chapitre 3 : La tête
Libre circulation – Morts subites – À propos de la nuque – Ordre de traitement – Le bassin – Le cerveau des animaux – Mouvement artériel – Vibrations mentales – Rouages de la pensée – Surcharge de l’esprit – Hémiplégie.

Chapitre 4 : La cire d’oreille et son utilité
La nature ne fait rien d’inutile – Une expérience réussie – Question aux anciens – Point de vue – Signification de la vie – Quelques questions – Condition dans certaines maladies provoquées par le froid – Cérumen à l’état fluide – L’hiver tue les bébés – Quelques conseils aux mères – Un cas typique – Connexion du cerveau et autres nerfs à la digestion – Investigation sans aide.

Chapitre 5 : Maladies de la poitrine
Limites – Consomption – Comment commence habituellement la consomption – La consomption peut-elle être guérie ? – Description de la consomption – Le moment n’est pas à la reddition – Fluide cérébro-spinal – Comment détruire les bombes mortelles de la décadence – Bataille du sang pour la vie – Tuberculose miliaire – Conversion des corps en gaz – Formation d’un tubercule – Propagation de la contagion – Les semences de la maladie – Génération de la fièvre – Coqueluche – Nuages et poumons se ressemblent – La sagesse de la nature – L’eau formée dans les poumons – La loi des cinq – Faible action du cœur – Le cœur – Du cou au cœur – Dyspepsie ou digestion imparfaite – Questions de gaz.

Chapitre 6 : Les lymphatiques
Importance du sujet – Exigences de la nature pour les lymphatiques – La définition de Dunglinson – Dangers des substances morbides – Plus sur la lymphe – Solvants de la nature – Où sont situés les lymphatiques ? – Gras et maigre.

Chapitre 7 : Le diaphragme
Investigation – Lutte avec la nature – Leçon de cause et d’effet –Le cérémonial médical – Le docteur en médecine – Un explorateur en vérité doit être indépendant – Présentation du diaphragme – Une étude utile – Combattre les effets – Le moins compris – Un cas de fièvre bilieuse – Une exigence pour les nerfs – Le danger de la compression – Une cause de maladie – Y a-t-il une erreur dans la création ? – Une exploration – Résultat de l’ablation du diaphragme – Soutenir la vie en principes – Vie latente – Loi applicable aux autres organes – Le pouvoir du diaphragme – Épiploon

Chapitre 8 : Foie, intestins et reins
Nature du foie – Productions du foie – Un espoir pour l’affligé – Preuves de vérité – Chargé d’ignorance – Manque de connaissance sur le rein – Comment agit un purgatif – Flux (Dysenterie sanguinolente) – Comment guérit l’ostéopathe – Le flux décrit plus complètement– Remèdes ostéopathiques – Remèdes médicaux – Plus sur le remède ostéopathique.

Chapitre 9 : Le sang
Usages des fluides – Le sang, un fluide inconnu – Harvey n’a atteint que les rives du fleuve de la vie – Le sang est systématiquement fourni – Fatalité de l’ignorance – Trouver la cause – Doit être sincère – Suivons les artères et les nerfs – Alimentation des nerfs – Le sang dans son trajet – Forces nécessaires à mobiliser le sang – Stagnation du sang veineux.

Chapitre 10 : Le fascia
Où voit-on la maladie ? – Une illustration de la conception – Le plus grand problème – Une source d’approvisionnement – Fascia omniprésent – Connexion à la mœlle épinière – Va avec tous les muscles et les recouvre – Preuves dans la contagion – Étude des nerfs et des fascias – Tumescence, tuméfaction – Traitement du docteur en médecine.

Chapitre 11 : Les fièvres
Armez-vous de faits – L’union des gaz humains à l’oxygène – Fièvre et urticaire – La Nature est conçue pour un sage dessein – Les processus de la vie doivent être maintenus en mouvement – Aucune satisfaction de la part des auteurs – Chaleur animale – Séméiologie – Symptomatologie – Définition de la fièvre – Les fièvres ne sont que des effets – Résultat des retenues veineuses ou artérielles – Anévrismes.

Chapitre 12 : Scarlatine et variole
Définition allopathique – La fièvre scarlatine telle que la définit l’ostéopathie – La variole – Puissance pour évacuer plus grande que dans la rougeole.

Chapitre 13 : Émerveillements et questions
De plus en plus de miracles – Qu’est la vie ? – Comment se produit l’action – Familiarisez-vous avec le système – Devoir de l’ostéopathe – Formation du sacrum – Le pelvis – Apparition de l’œdème – Toutes les maladies commencent-elles par de l’œdème ? – Questions pour l’ostéopathe.

Chapitre 14 : L’homme a-t-il dégénéré ?
L’avènement de l’homme – Charge du gardien du cheptel – La dégénérescence mentale déplaît au penseur original – Penseurs originaux chez les anciens – Méthodes de guérison – Échec de l’allopathie – L’homme primitif – Preuves sur les hommes préhistoriques – Nanisme mental.

Chapitre 15 : Traitement ostéopathique
Cinq points – Liste viscérale – Soins dans le traitement de la mœlle épinière – Chapitre le plus important – Parfait drainage – Ce que traiter veut dire – Une guérison naturelle.

Chapitre 16 : Tests de raisonnement
L’appendice vermiforme – Opération de l’appendicite – Pouvoir perdu de l’appendice vermiforme – Précautions requises dans les affirmations – Analyses de raisonnement – L’abdomen – Une liste de maladies inexpliquées – Remarques conclusives.

Chapitre 17 : Obstétrique
Surcharge – Similitude entre estomac et utérus – Naissances – Préparation à la délivrance – Attention – La déchirure n’est pas obligatoire – Soin du cordon – Coupure du cordon – Placement de la bande abdominale – Délivrance du placenta – Préparation pour le confort maternel – Hémorragie après délivrance – Traitement approprié – Nutrition pour la mère – Traitement pour seins douloureux.

Chapitre 18 : Convulsions
Anciennes expressions – Résultat de l’arrêt des fluides – Anciennes théories sur les convulsions – Ce que pourrait être la cause réelle – Guetter la cause – Qu’est-ce qu’une convulsion ? – Le système sensoriel demande des nutriments – Les causes – Le remède – Dislocation de l’atlas et des quatre premières côtes.

Chapitre 19 : Remarques finales
Pensées à considérer – Proposition d’une nouvelle philosophie – Lymphatiques et fascia – Une expérience satisfaisante – Nettoyage naturel.

Chapitre 20 : Le ganglion cervical supérieur
Avec quoi il communique – Son emplacement – L’une de ses fonctions – Stimulation ou inhibition – Résultats produits.

Annexe 1 : Biogène
Développement et évolution – L'origine de l'action – Forces combinées – Matière dans l'atome – Le matériel et l'immatériel – Le visible et l'invisible – L'Homme est éternel – L'apparition de l'homme – La survie du plus faible – Méthodes de guérison – L'homme primitif – Nanisme mental – L'apparition de l'oedème.

Annexe 2 : Les enseignements du Docteur Still (article de Carl McConnell)
Mécanique et mathématiques – Biogène – Science et philosophie – Immortalité.