Subluxations du tarse et du carpe. - Dans le chapitre du Dr Hood consacré à la pathologie, j'ai trouvé ce qui suit : « Je pense que dans un nombre considérable de cas, des subluxations des os carpiens ou tarsiens surviennent de manière très fréquentes. Par ' subluxation, ' je désire signifier quelque perturbation dans la relation normale d'un os, sans véritable déplacement ; et je crois qu'une telle perturbation peut être produite soit par la traction d'une bande d'adhérence à proximité de l'articulation, soit par une torsion ou quelque autre violence directe. Si l'on reconnaît la possibilité de subluxation dans des articulation arthrodiales du carpe et du tarse, il devient possible de les concevoir comme pouvant se produire dans d'autres articulations. Voici un pure exemple de « reboutement, » issus d'un cas consulté récemment. Une dame a mis le pied sur un petit objet dur, le point de contact se trouvant dans la cambrure du pied. Cela provoqua une très forte douleur immédiate, localisée au sommet de la cambrure qui ne fut soulagée ni par la chaleur, ni par aucun antiphlogistique. Quarante huit heures après l'apparition de la douleur, je fus appelé pour examiner son pied. Je trouvai un peu d'enflure dans la région du cou de pied, mais la palpation localisa la douleur entre le scaphoïde et le cunéiforme interne. Toute tentative de mobilisation de cette articulation provoquait une forte douleur. La patiente ne pouvait se tenir sur son pied, à cause de la douleur qui augmentait terriblement. L'extension du pied, associée à une forte pression sur la partie supérieure de l'articulation provoqua un très fort son, la proéminence du scaphoïde diminua et la patiente put poser son pied sur le sol immédiatement. Voilà un cas de subluxation tarsienne. Si le même degré de déplacement avait existé dans une articulation vertébrale, son effet sur la circulation dans les centres nerveux de la mœlle épinière aurait pu provoquer des symptômes très étendus. »
Les subluxations traitées par les « rebouteux » sont habituellement celles qui provoquent de la douleur dans l'articulation. Mais l'ostéopathe ne se fie pas seulement à la douleur comme symptôme de subluxation : son véritable guide est la palpation.
Énarthroses et arthrodies. - Lorsque la tête du fémur est forcée hors de l'acétabule, existe un arrachement plus ou moins important des ligaments, avec un inflammation conséquente. Le remplacement de la tête ne s'accomplit pas sans un son audible, considéré comme la preuve du succès de l'opération. La même chose est vraie pour l'articulation de l'épaule. La grande amplitude de mouvement de ces articulations nécessite des ligaments lâches, ce qui rend possible une grande séparation des surfaces articulaires. Les articulations arthrodiales sont constituées différemment. L'amplitude de mouvement n'y est pas importante et leurs ligaments ne permettent comparativement qu'une faible amplitude. La forme des surfaces articulaires des arthrodies ne limite pas le mouvement, comme dans le cas des énarthroses.
Le replacement de la tête du fémur ou de l'humérus nécessite de mobiliser à travers une berge osseuse ou cartilagineuse et quand la tête retrouve soudainement sa place correcte, un son se fait entendre. Il est probable que le son accompagnant la réduction de la subluxation d'une arthrodie peut s'expliquer par le réajustement soudain des surfaces articulaires, même si n'existe pas de berge osseuse ou cartilagineuse sur laquelle glisser. Il est hautement probable que dans une articulation subluxée les surfaces restent légèrement, bien qu'incomplètement en contact. Obliger une plus grande surface de contact corrige les surfaces en contact incomplet.
Réduction rapide opposée à réduction lente. - Une subluxation peut être réduite lentement et dans ce cas, aucun son ne se fait entendre. Pour surmonter la tension péri articulaire, une force tranchante et rapide est nécessaire, ce qui provoquera un replacement soudain, accompagné d'un son.