Langage de rebouteux. - L'utilisation par certains ostéopathes de l'affirmation selon laquelle une articulation est « démise » ou un « os est démis » provient directement du langage favori du « rebouteux. » L'utilisation de vocables tels que « C'est remis, » ou du même type lorsque l'on entend le son correspondant à la réduction, provient également de la même origine. Ces phrases ne sont pas scientifiques et ne devraient pas être utilisées par des personnes qui prétendent comprendre la véritable pathologie de la condition qu'elles traitent. Dans le cas d'un son consécutif à la rupture d'adhérences, il n'est pas juste de dire que « l'os est démis, » pas plus que dans le cas de subluxation. S'il y a adhérence, appelez-la de ce nom et s'il s'agit d'une subluxation, décrivez-la soigneusement. C'est ainsi que nous pourrons rassembler une connaissance bien précise des états articulaires.
Divergences d'opinion. - Chez les ostéopathes existent des divergences d'opinion quant à savoir si une articulation doit émettre un son lorsqu'elle est correctement réajustée. La discussion sur le sujet est loin d'être close. Il semble que la constatation évoquée plus haut dans ce chapitre selon laquelle une réduction lente, obtenue par mouvements de relâchement ne provoque pas de son, alors qu'une libération énergique et soudaine le fera, réponde à la question. Nous savons que les subluxations peuvent être réduites par les deux méthodes, avec des résultats tout à fait satisfaisants. Ailleurs, nous avons attiré l'attention sur le traitement des subluxations. Dans un but de comparaison, et afin que l'étudiant puisse savoir ce que l'on comprenait concernant le traitement manipulatif de la colonne vertébrale avant l'avènement de l'ostéopathie, nous allons citer une extrait du chapitre du Dr Hood sur les « affections de la colonne. »
« Affections de la colonne, » Dr. Hood. -« j'ai peur qu'il nous faille admettre que la grande importance de la mœlle épinière et la gravité de ses atteintes ont sans doute amené les professionnels à négliger l'entourage osseux et ligamentaire dans lequel elle est enfermée et qui peuvent être victimes des mêmes maladies que celles qui touchent os et ligaments partout ailleurs dans le corps. Le charlatan qui, lui, n'a probablement jamais entendu parler de la mœlle épinière, ne reconnaît que les structures qui lui sont familières et s'en occupe exactement comme des autres localisations. Cela ressemble beaucoup au problème soulevé par l'articulation de la hanche. Le charlatan, de temps en temps, traite des conditions que les praticiens autorisés ont regardé avec grande circonspection parce qu'ils sont « vertébraux ; » et de temps en temps, il tue son patient parce que cette circonspection n'existe pas pour le protéger. Si les professionnels étudiaient les maladies de la mœlle épinière afin de ne pas les laisser aux seules mains des spécialistes, le premier résultat en serait d'arracher les maladies de le colonne vertébrale des mains des charlatans. »