Livre : Approche tissulaire, livre 2 - D'hier...

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D'hier...

Dans cette quête, je me suis logiquement tourné vers Still. Lui aussi s'est intéressé à ces questions. Il en parle souvent, notamment dans le chapitre XI de Philosophie et principe mécaniques de l'osteopathie appelé Biogène. Il y développe des réflexions de nature métaphysique qui ne manquent pas d'intérêt mais nous laissent, elles aussi, dans l'interrogation : « Personne ne connaît le philosophe qui le premier posa la question : ‘Qu’est-ce que la vie ?’ Mais toute personne intelligente s’intéresse à ce problème, désirant au moins connaître une raison tangible pour laquelle on l’appelle ‘vie’ ; savoir si la vie est personnelle ou si elle est organisée de manière telle qu’on puisse la considérer comme principe individualisé de la Nature. » (Still, 2003, 258).

Je me suis alors tourné vers Spencer [1], son mentor qui s'est, lui aussi, particulièrement intéressé à la cause. « Nous ne pouvons penser aux impressions que le monde produit en nous, sans penser qu’elles ont une cause, et nous ne pouvons rechercher leur cause sans nous heurter à l’hypothèse de la cause première. » (Spencer, 1885, 32). Mais finalement, Spencer conclut à l'impossibilité de connaître vraiment le monde dont nous faisons l'expérience, « La matière est aussi absolument incompréhensible dans sa nature intime que l'Espace et le Temps. » (Spencer, 1885, 47). Rejoi­gnant les philosophies orientales traditionnelles, il considère le monde que nous expérimentons comme le reflet d'une autre réalité, pour nous insaisissable : « Les vérités les plus hautes que nous puis­sions atteindre ne sont que des formules des lois les plus com­préhensives de l’expérience que nous avons des relations de Matière, de Mouvement et de Force ; la Matière, le Mou­vement, la Force ne sont que des symboles de la réalité incon­nue. » (Spencer, 1885, 496). Ne pouvant résoudre ce dilemme, Spencer a créé le concept d’Inconnaissable, concluant fina­lement : (Spencer, 1885, 173).« Étant donné que toute tentative de concevoir l’origine des choses est futile, je me contente de laisser la question en suspens, comme un mystère insoluble. »