L’émotion est fréquemment présente en tant que contenu informatif d’une zone de rétention. Nous avons tous expérimenté la libération émotionnelle se produisant au cours d’un relâchement tissulaire.
Résidus chimiques et toxines stagnent souvent au niveau d’une rétention, soit parce que la situation qui a produit la rétention comportait un substrat chimique, soit à cause de la stagnation résultant du refus de communiquer. La libération de ces résidus ou toxines peut expliquer certains phénomènes (fatigue, douleurs diffuses, etc.) se produisant au moment d’une libération de rétention, ou dans les heures ou jours qui suivent (toxines libérées dans la circulation et que le corps doit drainer).
Un index de position dans le temps et l’espace est également une information enregistrée avec la rétention tissulaire. Cela est logique, puisque la situation qui a engendré la rétention s’est déroulée à un certain moment de la vie de l’individu et que le corps à ce moment occupait une position particulière dans l’espace. Au cours d’un processus de libération, il arrive souvent de sentir les tissus du patient aller vers une position correspondant à celle du traumatisme qui a engendré la rétention.
Par ailleurs, la rétention d’énergie est une réponse à une agression. Lorsqu’elle persiste, alors que l’événement qui l’a générée a disparu, elle laisse la structure figée dans un présent qui n’existe plus, un présent du passé qui l’amène à vivre le présent avec des paramètres du passé et donc à être inadaptée à la vie présente. Le corps ne peut jamais être totalement dans le présent, ce qui perturbe son fonctionnement. Il est chargé de zones de rétention qui sont autant de passés continuant d’exister dans le présent. « Tout événement mental, émotionnel et physique qui dévie, empêche ou interrompt les libres rythmes inhérents à la vie, forge un maillon dans la chaîne reliant l’homme à son passé. » (Frymann 1998, 253-254).
Ce qui vient d’être exprimé sur les phénomènes de rétention et la retenue d’information évoque irrésistiblement le concept de mémoire. Retenir de l’énergie, c’est retenir de l’information. L’énergie arrêtée devient potentielle et porteuse d’une information bloquée dans la rétention qui perturbe la vie de la structure et l’empêche de vivre au présent. Cette mémorisation est d’autant plus perturbatrice qu’elle est inconsciente. Elle constitue une altération non accessible spontanément à la conscience de l’individu, et régit à son insu une partie de la vie de la structure tissulaire. Nos techniques de libération sont donc extrêmement bienvenues pour l’organisme. « Les patients et leurs problèmes ne reviennent pas sur leurs pas pour recouvrer la santé : la santé est MAINTENANT. » (Brooks ed, 1997, 247).